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Le mouvement anti-pass sanitaire est à la croisée des chemins

Pour sa troisième journée de manif', le mouvement anti-pass est à la croisée des chemins (Photo: ALAIN JOCARD via AFP)
Pour sa troisième journée de manif', le mouvement anti-pass est à la croisée des chemins (Photo: ALAIN JOCARD via AFP)

POLITIQUE - On a souvent tendance à dire que, dans les relations amoureuses, le deuxième rendez-vous est plus important que le premier. Pour les militants anti-pass sanitaire, c’est le troisième qui prend une importance capitale.

Opposés au vaccin, simples sceptiques, pourfendeurs de “l’autoritarisme” d’Emmanuel Macron... tous se retrouvent à nouveau dans la rue ce samedi 31 juillet pour clamer leur colère avant l’extension attendue du sésame aux activités du quotidien. Des manifestations étaient prévues à Paris, Marseille, Lille, Metz ou Bordeaux et dans près de 150 autres villes du territoire, moyennes ou grandes.

Au moins 38.000 personnes ont notamment manifesté dans le sud-est du pays dans des cortèges hétéroclites, par exemple à Montpellier avec 8500 manifestants selon la préfecture, et même 13.000 à Toulon toujours selon les autorités. Ailleurs en France, ils étaient aussi 3200 à Strasbourg ou encore plusieurs milliers à La Réunion.

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Après deux premières journées de mobilisation, les 17 et 24 juillet dernier, marquées par une affluence en hausse, de 110.000 à 160.000 personnes, selon les autorités, ces nouveaux rassemblements placent le mouvement naissant devant un premier tournant: continuer cette montée en puissance, à quelques jours de la décision cruciale du Conseil constitutionnel. Ou entamer une décrue qui pourrait déjà laisser entrevoir son extinction, à l’orée du mois d’août.

Plafond de verre?

Car si le mouvement surprend les observateurs et les autorités pour sa profondeur et sa persistance, le calendrier qui s’ouvre ne lui est pas favorable. Le projet de loi sanitaire du gouvernement a été adopté par le Parlement, après d’âpres débats, et les sages de la rue de Montpensier ont prévu de livrer leurs conclusions prochainement, le jeudi 5 août. En clair: toutes les étapes politiques et juridiques sont en train d’être franchies pour la fameuse extension du pass sanitaire (et l’obligation vaccinale pour certaines professions).

L’outil, présenté par le gouvernement comme la meilleure arme pour contenir la quatrième vague de Covid-19 est même déjà appliqué dans les lieux culturels et de loisirs depuis le 21 juillet dernier. De quoi démobiliser les opposants? Ils ont en tout cas connu meilleur contexte que ce week-end de chassé-croisé vacancier, deux semaines après les premières manifs d’ampleur, et leur confirmation sept jours plus tard, quand députés et sénateurs terminaient l’examen du texte.

D’autant que ces nouveaux rassemblements se tiennent alors que 62% des Français se disent favorables à la mise en place du pass sanitaire pour entrer dans les lieux publics et 69% à la vaccination obligatoire pour les soignants, selon un sondage publié le 16 juillet par Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien. A contrario, les Français ne sont que 23% à “soutenir” ce mouvement et 12% éprouver de la “sympathie” à son égard, d’après une autre enquête d’opinion, menée par l’Ifop et publiée par le Journal du dimanche le 25 juillet. Soit une différence majeure avec le mouvement des “gilets jaunes”, auquel celui des anti-pass est souvent comparé.

Risque de violences

Restent, malgré tout, plusieurs points communs: des profils très hétéroclites, des revendications diverses... et une frange radicale, plus ou moins disposée à verser dans la violence.

Ce n’est pas un hasard si plus de 3000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour encadrer les manifestants et sécuriser les lieux sensibles à Paris, alors que quatre cortèges étaient censés voir le jour. Dans la capitale, une première manifestation est partie du métro Villiers à 14h en direction de la place de la Bastille. Peu avant 15h, quelques tensions avec les forces de l’ordre émaillaient le cortège à proximité du Moulin-Rouge. Une autre manifestation a démarré après 14h30 près de la gare Montparnasse, à l’appel de l’ex n°2 du FN et président des Patriotes Florian Philippot

Pas un hasard, non plus, si la préfecture du Rhône avait interdit de larges portions de la ville lyonnaise aux manifestants. ”À l’instar des gilets jaunes, plus le conflit va durer, plus le risque est grand que les plus déterminés et radicaux parviennent à prendre le contrôle”, jugeait ainsi le renseignement dans un rapport rendu en début de semaine aux autorités, et consulté par plusieurs médias.

Car si le gouvernement affiche sa confiance face à ce mouvement social, les spécialistes redoutent son durcissement à l’heure où les menaces envers les élus favorables au pass, comme les comparaisons outrancières ou les dégradations de centres de vaccination, se multiplient sur le territoire.

Reste donc la question de l’inscription de cette fronde dans le temps long. Ce qui déterminera, en partie, ses débouchés, qu’ils soient violents ou non. Et pour le sociologue Michel Wieviorka, tout vu. Selon lui, le “mouvement est beaucoup plus conjoncturel que celui des gilets jaunes. Il se construit à un moment de bascule, dans une période où la vaccination devient la règle.” Ainsi: il “ne pourra pas perdurer parce qu’il jette ses forces dans une bataille déjà perdue.” Et ce, dès le troisième rendez-vous?

À voir également sur Le HuffPost: “La liberté où je ne dois rien à personne n’existe pas”, lance Macron après les manifestations

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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