Mounir Satouri, le discret chef d’orchestre de Jadot
Ancien socialiste, Mounir Satouri est un négociateur habile, fin connaisseur des forces internes d’une famille politique compliquée.
Il vient de poser ses cartons dans un des six bureaux du QG de campagne de Jadot. Si son CV de militant et d’élu est bien rempli, Mounir Satouri, 46 ans, directeur de campagne du candidat écologiste, est peu connu. Il naît dans une famille modeste et socialiste de Casablanca. Son implication dans la contestation d’une réforme de l’enseignement l’envoie en prison à 15 ans pour quatre semaines et convainc son père, travailleur pauvre installé en France, de le prendre avec lui.
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À la veille de ses 18 ans, malgré ses démarches, Satouri reçoit un arrêt de reconduite à la frontière, annulé au terme d’une mobilisation – grève dans son lycée de Chanteloup-les-Vignes, manifs, soutien d’élus (Rocard, Cardo…). Il milite à SOS Racisme, à la Fidl puis au PS à partir de 1998, où il gravit les échelons. En juin 2001, pas encore naturalisé (il le sera en 2002), en désaccord avec le parti (le droit de vote des étrangers n’est plus dans le programme du candidat Jospin), il file chez les Verts.
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En 2008, il est élu au conseil municipal des Mureaux (où il vit avec sa femme et leurs trois enfants), puis en 2010 au conseil régional d’Île-de-France et en 2019 au Parlement européen. C’est de cette époque que date son histoire avec Jadot. «Sa qualité, c’est la diplomatie, assure Alexis Braud, l’homme de l’ombre du candidat. Il s’entend bien avec tout le monde, il sait trouver des points de convergence et avancer. » Un atout pour Jadot, peu attiré par la tambouille interne. Il devient son directeur de campagne et rempile pour les suivantes.
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