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Mort de Zineb Redouane après un tir de grenade lacrymogène à Marseille: une contre-expertise met en cause la police

Un portrait de Zineb Redouane, le 1er décembre 2019 à Marseille. - CLEMENT MAHOUDEAU © 2019 AFP
Un portrait de Zineb Redouane, le 1er décembre 2019 à Marseille. - CLEMENT MAHOUDEAU © 2019 AFP

Dans l'affaire de la mort de Zineb Redouane en 2018 à Marseille, une nouvelle expertise indépendante met en cause ce lundi les conclusions de la première et pointe la responsabilité de la police.

Cette femme algérienne de 80 ans était morte à l'hôpital 24 heures après avoir reçu une grenade lacrymogène qui avait été lancée par la police dans son appartement en décembre 2018, en marge d'une manifestation des gilets jaunes. Le 2 décembre, l'octogénaire était en train de fermer une fenêtre de son appartement dans le centre-ville, où des manifestations se déroulaient, quand la grenade avait été lancée.

Une reconstitution 3D

À l'époque, un rapport d'expertise remis dans le cadre de l'enquête concluait que le tir de grenade avait été effectué dans les règles et que le projectile avait atteint la victime "accidentellement".

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Ce rapport affirmait notamment que "rien ne permet d'affirmer qu'il (le tireur) pouvait voir la victime, étant donné la distance et les obstacles dans le champ de vision du tireur". Des conclusions jugées "totalement scandaleuses" par Me Yassine Bouzrou, l'avocat de Milfet Redouane, la fille de la victime.

Une contre-expertise indépendante, non-mandatée par le juge d'instruction en charge de l'affaire, a ainsi été menée par le média Disclose et Forensic Architecture. Cette reconstitution, qui va être versée au dossier, avait pour but de démontrer que le tir qui a touché la vieille dame n'était pas réglementaire.

L'entreprise Forensic est un groupe de recherche multidisciplinaire basé à Londres, qui utilise des techniques et des technologies architecturales pour enquêter sur les cas de violences et de violations des droits de l'Homme dans le monde. Elle avait déjà publié une reconstitution 3D dans l'affaire Traoré.

L'arme dirigée vers un des immeubles

Le rapport d'expertise révèle que le CRS à l'origine du tir de grenade, identifié par la vidéosurveillance, a forcément dirigé son arme vers un des immeubles qui se trouvait en face de lui, au vu de son angle de positionnement lors du tir. "Il y a donc une très forte probabilité que le projectile pénètre dans un appartement avant d'exploser et de disperser du gaz en quantité importante", soulève l'expertise.

Or la réglementation en vigueur impose au tireur d'une arme de type Cougar (celle portée par le CRS ce jour-là), d'évaluer et de considérer la trajectoire de la grenade ainsi que son point d'impact.

"Un tir volontaire", pour l'avocat de la famille

Pour Me Yassine Bouzrou, avocat de la famille de la victime, "la contre-expertise indépendante démontre clairement qu’il s’agit d’un tir volontaire en direction de l’immeuble d’habitation de Mme Redouane".

"Nous pensons que le policier a tiré car il imaginait que Mme Redouane, qui était au téléphone avec son haut-parleur, filmait les violences policières qui avaient lieu en bas de chez elle et notamment des charges de CRS sur des poussettes, des sinistrés et des gilets jaunes", a aussi déclaré l'avocat.

Article original publié sur BFMTV.com