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Monte dei Paschi détaille les nombreux risques entourant son redressement

par Silvia Aloisi et Valentina Za

MILAN (Reuters) - Banca Monte dei Paschi di Siena a reconnu lundi que des litiges dont le coût pourrait dépasser huit milliards d'euros, la dégradation de sa liquidité et la possibilité de nouvelles dépréciations d'actifs figuraient parmi les multiples risques susceptibles de faire échouer son plan de redressement de cinq milliards d'euros.

Dans le prospectus de son offre de conversion de dette en actions - un document de 146 pages - la troisième banque italienne évoque ainsi une "incertitude considérable" quant à l'issue du projet, dont cet échange constitue le premier volet.

L'inventaire détaillé des risques inclus dans le prospectus, un exercice obligé dans ce type d'opération, s'ajoute à l'incertitude liée au calendrier politique, puisque les électeurs italiens doivent se prononcer dimanche sur le projet de réforme de la constitution du président du Conseil, Matteo Renzi.

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La possibilité d'un "bail in", un renflouement impliquant l'Etat après mise à contribution des actionnaires, des créanciers obligataires et des plus gros déposants, est évoquée à 30 reprises dans le prospectus.

"A la lumière de l'incertitude considérable entourant la réalisation des différentes parties du projet global, il existe un risque que le projet lui-même ne puisse pas réussir et ne puisse pas être mené à bien", reconnaît la banque toscane.

Au total, Monte dei Paschi cherche à lever cinq milliards d'euros de capitaux frais, via la conversion en actions de 4,3 milliards d'euros de dettes subordonnées, un placement privé auprès d'un ou plusieurs investisseurs de référence et une offre publique de vente d'actions nouvelles. Elle n'a toutefois obtenu à ce jour l'engagement d'aucun investisseur important de participer à l'opération.

En Bourse, le titre Monte dei Paschi a chuté de 13,8% à 17,24 euros, portant à 86% sa baisse depuis le 1er janvier. L'indice regroupant les banques italiennes a cédé 3,85% sur la journée et la Bourse de Milan 1,81%.

"INCERTITUDE CONSIDÉRABLE"

Les craintes de voir une victoire du "non" au référendum de dimanche ruiner les chances de Monte dei Paschi de boucler sa recapitalisation et déclencher un effet domino dans le secteur bancaire pèsent sur les cours des valeurs bancaires italiennes depuis plusieurs semaines.

UniCredit, le numéro un du secteur dans la péninsule, doit pour sa part lever jusqu'à 13 milliards d'euros et pourrait se lancer début 2017, à condition que les conditions de marché soient favorables.

L'offre de conversion de Monte Paschi, ouverte lundi pour cinq jours, vise à lever un peu plus d'un milliard d'euros, un objectif qui semble à portée de main puisque l'assureur Generali a décidé de convertir les titres qu'il détient, qui représentent environ 400 millions.

Dans le prospectus de l'offre, Monte dei Paschi explique que l'inspection de son portefeuille de prêts par la Banque centrale européenne (BCE) est susceptible de la conduire à inscrire dans ses comptes de nouvelles charges de dépréciations "avec un impact négatif significatif" sur ses fonds propres et ses finances.

L'inspection est en cours et ses conclusions sont attendues au premier semestre 2017, donc après la fin de la mise en oeuvre du plan de recapitalisation.

La BCE a en outre conclu que la situation de liquidité de Monte dei Paschi s'était dégradée en raison des retraits des clients, un mouvement que la banque cherche à enrayer en offrant des taux d'intérêt plus élevés que la concurrence, et de la diminution des actifs éligibles comme collatéral lors d'opérations de refinancement. Elle a donc demandé à la banque de Sienne de lui soumettre un plan de financement détaillé pour chaque année jusqu'en 2018.

Monte dei Paschi précise aussi que les litiges en cours au civil sont susceptibles de se traduire par un coût global maximal de 8,4 milliards d'euros. Même si le coût effectif de ce type de procédures est généralement bien inférieur aux estimations réglementaires, les provisions inscrites dans ses comptes par la banque ne sont que de 627 millions d'euros.

(Benoît Van Overstraeten et Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)