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Monnaies alternatives: quel intérêt ?

Utiliser une monnaie autre que les devises classiques telles que l'euro ? Pourquoi pas ! Mais l'exercice a ses limites.

En qualifiant la monnaie unique d'irréversible, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a réussi a l'été 2012 un exercice de communication magistral, coupant l'herbe sous le pied de tous ceux, presse britannique en tête, qui prédisaient la fin prochaine de l'euro, et provoquant un "ouf" de soulagement des marchés financiers. Reste que la crise favorise la défiance vis-à-vis des institutions, dont la monnaie unique fait partie. Voilà qui crée un contexte favorable aux monnaies dites alternatives.


La monnaie électronique mondiale a-t-elle fait long feu ?

L'une d'entre elles a beaucoup fait parler d'elle ces derniers mois : le bitcoin. Cette monnaie électronique, qui est aussi un système de transaction sécurisé, a été inventée en 2009 par... une personne ou un groupe de personnes masqué sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. C'est à la fois un système de paiement et une devise qui, contrairement à ses homologues traditionnelles, n'est pas l'émanation d'un Etat ou d'un groupe d'Etats. A l'heure où la faillite d'un pays est une possibilité à envisager, cela peut sembler séduisant ! Mais cela veut aussi dire que la valeur de cette monnaie ne repose sur rien. Les bitcoins sont certes acceptés en paiement par quelques sociétés de services web (Wordpress, Mega, Wikileaks), par une chaîne de pizzerias et même un fabricant de chaussettes du Massachussets, mais leur valeur connaît des fluctuations très erratiques. Le 10 avril dernier, le bitcoin grimpait jusqu'à un cours de 203 euros, avant de plonger sous les 37 euros six jours plus tard et de remonter vers 100 euros. Or, l'intérêt d'une monnaie est bien de représenter une valeur relativement stable. Le bitcoin apparaît décidément plus comme un instrument de spéculation financière qu'une monnaie d'échange à part entière.

Les "vraies-fausses" monnaies locales

Ce n'est pas le cas des monnaies locales complémentaires qui fleurissent un peu partout en France. On en compte déjà une vingtaine, dont le Sol-Violette à Toulouse, l'Eusko au Pays basque, la Luciole en Ardèche ou la Sardine à Concarneau, et une trentaine d'autres projets sont en préparation, souvent lancés dans un esprit militant, avec la volonté de réinventer une économie plus proche de l'être humain ou des préoccupations environnementales. Ces monnaies se présentent généralement sous la forme de billets ou de coupons. Si elles sont dites "complémentaires", c'est qu'elles ne cherchent nullement à remplacer l'euro, sur lequel elles sont justement indexées : une Abeille (monnaie émise en Lot-et-Garonne) vaut un euro, tout comme une Luciole. Techniquement, ces monnaies locales sont plus proche des titres-déjeuner, bien connus de tous les salariés, que d'une véritable devise.

Stimuler la consommation locale

Dès lors, quel est leur intérêt ? Tout d'abord, étant utilisées sur un territoire assez restreint, elles favorisent l'économie locale. Mais surtout, les monnaies locales sont souvent assorties d'un système de fonte, c'est-à-dire d'érosion programmée de la valeur. Pour la Sardine, cette perte de valeur est de 2% chaque semestre. Cette caractéristique vise à inciter les porteurs de ces monnaies à les utiliser plus rapidement, stimulant ainsi la consommation. Cet effet avait été observé lors de l'expérience conduite dans la petite ville autrichienne de Wörgl dans les années 1930, la "monnaie fondante" imprimée par les autorités locales circulait 13 fois plus vite que le Schilling durant son année d'utilisation, ce qui contribua au désendettement de la municipalité.Même si leur impact semble encore limité, les monnaies locales peuvent à terme avoir des effets stimulants pour la consommation, si leur succès se confirme. En cela, elles sont à l'opposé de l'or. Mais l'or n'est pas une monnaie, direz-vous ! N'oublions pas que jusqu'en 1971, le métal jaune était l'étalon des principales devises et s'échangeait à parité fixe contre le dollar. Son grand retour ces dernières années semble bien réaffirmer son statut de monnaie, mais une monnaie d'épargne, plus que d'échanges commerciaux.

Emmanuel Schafroth

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