Mondial féminin : la France plongée dans le noir ?
À deux mois du début de la Coupe du monde féminine, la compétition attend toujours de trouver un diffuseur en France. Exigences de la FIFA trop élevées ou diffuseurs trop frileux, comment en est-on arrivé là ?
Soixante-quatre jours : voilà le temps qu’il reste avant que ne démarre la Coupe du monde féminine qui prendra ses quartiers à l’autre bout du monde, en Australie et Nouvelle-Zélande, du 20 juillet au 20 août. Autant dire que c’est presque déjà demain et pourtant, à quelques encablures du match d’ouverture entre la Nouvelle-Zélande et la Norvège, la compétition se cherche encore un diffuseur en France, comme dans tous les autres pays du « Big 5 ». Véritable succès d’audiences en 2019 – 11,8 millions de téléspectateurs devant TF1 pour regarder le quart perdu par les Bleues face aux États-Unis -, comment cette édition 2023 en est arrivée à risquer l’écran noir quelques semaines avant qu’elle ne débute ?
Une menace, vraiment ?
« Un black-out ? Il n’y a rien qui l’interdit parce que rien ne protège cette diffusion », reconnaît, sans l’envisager, Céline Calvez, députée des Hauts-de-Seine et corapporteuse de la proposition de loi visant à démocratiser le sport en France, finalement adoptée le 24 février 2022. Wendie Renard, après la finale de la Coupe de France remportée par Lyon, n’osait pas l’imaginer non plus : « J’y crois, je pense qu’on ne peut qu’avoir un diffuseur. Le football féminin est en train d’éclore de partout et si on n’a pas de diffuseur, ça veut dire qu’on fait marche arrière. » Pourtant, la menace est bien réelle et provient de Gianni Infantino himself. « Nous avons l’obligation morale et juridique de ne pas sous-estimer la valeur de la Coupe du monde féminine. Par conséquent, si les offres continuent à ne pas être équitables (envers les femmes et le football féminin, NDLR), nous serons contraints de ne pas diffuser la Coupe du monde féminine dans les cinq grands pays européens », balançait le président de la FIFA, le doigt sur la gâchette, lors de la Making Trade Score for Women il y a quinze jours. Une mise en garde évoquée à nouveau, avec plus de diplomatie, par Bryan Swanson, directeur des relations médias de la FIFA, dans une tribune publiée sur le site internet du Guardian : « Plus de 155 territoires dans le monde ont des droits médiatiques pour le tournoi de cet été. Devrions-nous accepter, dans un cas, une offre d’un média représentant moins de 1% de ce qu’il a payé pour couvrir la Coupe du monde masculine de 2022 ? La popularité du football féminin a augmenté, alors pourquoi accepter une offre inférieure à la norme ? Il n’y a pas de panique, mais plutôt un appel au respect et à l’équité dans la couverture du football féminin. » Plus que l’équité, l’ancien secrétaire général de l’UEFA cherche surtout à rentrer dans ses frais.…
Tous propos recueillis par FP, sauf mentions.
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