Le ministère de l'Education Nationale épinglé sur la gestion des enseignants absents
Trop d'heures perdues et pas assez de remplacements : un nouveau rapport de la Cour des Comptes épingle l'Education Nationale. En cause, la mauvaise organisation dans les collèges et lycée du ministère.
La situation s'est aggravée dans le secondaire ces dernières années. Près de 10% des heures de cours ont été perdues en 2018-2019. Un chiffre en progression de 24% par rapport à l'année précédente.
4 milliards de coût chaque année
Les absences de courte durée sont aussi plus nombreuses. Elles représentent 2,5 millions d'heures, dont 20% seulement sont remplacées. Dans le premier degré en revanche, les remplacements sont en majeure partie assurés (+ de 80%).
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La Cour des Comptes évalue à 4 milliards d'euros le coût pour la société des absences d'enseignants et remplacements dans le premier degré comme le second. Ce montant est décomposé en 2,7 milliards pour le coût du remplacement et à 1,2 pour les absences non remplacées dans le second degré.
Les enseignants ne sont pas en cause, selon la Cour des Comptes. Ils ne sont pas plus absents que d'autres agents de la fonctions publique. Les professeurs le sont même moins que les agents de la fonction territoriale et hospitalière. Et moins pour maladie ordinaire que les salariés du privé.
Plus précisément, sur l'année 2017-2018, plus de la moitié des enseignants n'ont jamais été absents. Ils ont été un quart une seule fois dans l'année et 2,3% entre 5 et 10 fois.
Les enseignants ne sont pas en cause
Deux tiers des absences des professeurs sont dues au fonctionnement-même de l'Education nationale. En cause d'abord, des stages de formation, puis l'organisation des jurys et concours, et les réunions pédagogiques et les voyages scolaires. Le tiers restant seulement est dû à des raisons individuelles, comme les maladies ou les enfants malades.
En réponse, la Cour des Comptes avance plusieurs préconisations. Parmi elles, elle propose de "faire en sorte que les réparations d'examens et concours, les réunions pédagogiques et les stages de formation ne mordent pas sur les heures d'enseignement", recommandant de les réaliser en-dehors, mais pas sur le temps de vacances.
Ou encore, elle recommande de "revoir l'obligation de service des enseignants", en intégrant des heures de remplacement obligatoire et une annualisation du temps de travail.