Michelin, Forvia, Valeo... Opération relance pour l'automobile "made in France"

Sebastien Dargaud/SP

Formation massive, innovation, usines compactes… Constructeurs et équipementiers automobiles français mènent une ambitieuse transition pour monter en gamme et ne pas louper le virage de la voiture électrique. Derrière cette stratégie, un objectif principal: pérenniser la production française.

Qu'un syndicaliste Sud se félicite d'une "coconstruction avec la direction pour préserver le Made in France" n'est pas si courant. "On a sauvé l'usine et les emplois", entonne Jérôme Lorton, aujourd'hui délégué central de Michelin. En 2015, il était représentant des salariés du site de Roanne, dans la Loire, quand l'équipementier a lancé le sauvetage de cette vieille usine non compétitive.

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Pour maintenir l'activité, salariés et dirigeants ont opté pour une ultra-spécialisation dans des produits de pointe destinés à des voitures à très hautes performances. Fini, les pneus trop concurrentiels à faible valeur ajoutée. Le premier client de l'usine de Roanne est désormais Porsche, qui absorbera 40% de la production en 2023 (hors pneus de rechange), suivi de BMW, d'AMG - le label sportif de Mercedes -, d'Audi et enfin de Tesla.

Une question d'investissements

La survie de l'industrie automobile française n'est pas qu'une question de bonne volonté. Il faut investir massivement dans l'outil industriel. A Roanne, où travaillent 860 salariés, Michelin aura injecté 147 millions d'euros en deux tranches depuis 2015, selon son directeur Guilhem Hamiache. Une troisième tranche est programmée en 2024-2025. En contrepartie, l'usine devenue flexible tourne de 282 à 356 jours par an, avec cinq équipes en 3 x 8.

Passer d'une organisation peu productive, avec une offre sans grande valeur ajoutée, à des produits du futur hypertechniques? Tel était aussi le casse-tête de l'équipementier Forvia (ex-Faurecia). "On va évoluer progressivement des pots d'échappement pour véhicules thermiques à des réservoirs pour futurs véhicules à hydrogène, résume Yannick Cavalli, directeur des opérations industrielles de l'équipementier. C'est une équation compliquée." Le site d'Allenjoie (Doubs), qui emploie 200 personnes, a ainsi démarré fin mars ses premiers réservoirs pour Renault. "Ils représenteront la totalité de la production e[...]

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