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Meeting de Zemmour : qui sont les Zouaves Paris, ce groupuscule violent d'ultradroite?

Des membres de ce groupuscule d’ultradroite ont participé aux agressions survenues lors du premier meeting d’Éric Zemmour, dimanche. Les Zouaves Paris sont connus pour leur activisme violent, mais ils ne produisent pas de pensée politique structurée.

Ils sont une cinquantaine à poser pour la photo, le visage flouté. Triomphant, le groupe des Zouaves Paris se dresse sur un escalier du Parc des expositions de la capitale, puis devant la fontaine Saint-Michel, le soir du grand meeting de Zemmour à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Mais les membres de ce groupuscule d'ultradroite n’ont plutôt pas intérêt à être identifiés.

Un peu plus tôt, certains d'entre eux tabaissaient des militants de SOS Racisme. Ces derniers avaient tenté un happening au fond de la salle du meeting, dévoilant des tee-shirts “non au racisme”. Plusieurs membres des Zouaves Paris ont été identifiés sur les vidéos tournées lors des agressions.

"Tenir la rue face à l’extrême gauche”

"Ils m’avaient expliqué que leur but est de tenir la rue face à l’extrême gauche", raconte Pierre Plottu, journaliste indépendant spécialisé dans l’extrême droite à BFMTV.com, qui les a rencontrés.

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Plus précisément, "Zouaves Paris est un groupuscule de combat selon les services de renseignement français", poursuit-il. Ces derniers ne sont pas autorisés à suivre les mouvances politiques. Mais la "capacité violente de troubles à l’ordre public" du groupuscule permet leur surveillance de facto.

“Les Zouaves Paris ont été montés par des anciens de l’Action française et des militants qui venaient du GUD (Groupe union défense), retrace le spécialiste Pierre Plottu. Ce sont globalement des néonazis, mais il y aussi des membres de feu Génération identitaire dissous en mars dernier.”

Et d’ajouter qu’ils "se sont mis une fois en scène avec un tract dans la main dans la rue. Ils n’ont pas de production intellectuelle, de cercle de réflexion, comme le font la plupart des groupuscules d’extrême droite. Eux ne se manifestent qu’à travers leur activisme violent."

Leur chef présumé: Marc de Cacqueray-Valmenier

Street Press décrit Marc de Cacqueray-Valmenier, âgé de 23 ans, comme un “milicien, néonazi et royaliste”. Il a participé à de multiples actions des Zouaves Paris et est connu des services de police. Le leader présumé vient d’une famille de catholiques traditionalistes de l’ouest de la France.

"Marc de Cacqueray a confirmé à Libé s'être rendu en Ukraine l'hiver dernier [2019] tandis que les Zouaves Paris ont plus d'une fois manifesté leur soutien et leur admiration aux néonazis du régiment Azov (formation militaire néonazie ukrainienne, NDLR)", écrivaient les journalistes Pierre Plottu et Maxime Macé dans Libération en octobre 2020. Mediapart a rassemblé des images où Marc de Cacqueray-Valmenier apparaît portant plusieurs coups dans la soirée.

Mediapart a recensé leurs faits d’armes de ces trois dernières années: "contre des supporters brandissant des drapeaux algériens lors de la Coupe du monde de football en 2018; contre des militants du NPA dans le cadre d’une manifestation des Gilets jaunes en janvier 2019; contre un étudiant à l’université de Nanterre, en novembre 2019; contre un journaliste de France Inter en marge d’un défilé de La Manif pour tous, en janvier 2020; contre un soutien du comité Adama Traoré dans le métro en juin 2020 et, quatre jours plus tôt, contre bar Le Saint-Sauveur, QG des antifascistes parisiens."

Vendredi dernier, une vidéo du groupe partagée sur les réseaux sociaux, montrait un individu fracassant une vitrine de kiosque où était affichée la dernière une de TÊTU. “Voilà la une du magazine LGBT 'Têtu' montrant le travesti Bilal Hassani (sic) en Sainte Vierge. Camarades, vous savez ce qu'il vous reste à faire", écrivait-il.

"Le candidat le plus antisystème et le plus radical"

Dans Ouest-France, Jean-Yves Camus, le codirecteur de l’Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean Jaurès, explique les raisons d’un potentiel engouement des Zouaves Paris pour Eric Zemmour. "Il apparaît comme le candidat le plus antisystème et le plus radical. Pour eux, Marine Le Pen est quasiment insérée dans le système. Donc ils se tournent vers Éric Zemmour."

Avant d'ajouter : "Et celui-ci ne s’est pas vraiment montré regardant sur les soutiens que ce milieu lui apporte. On aurait pu attendre a minima une déclaration, pas forcément du candidat mais de son équipe, pour regretter ces incidents.”

Alors que le politilogue qualifie ce silence d'"inquiétant", des images diffusées par BFMTV et le Huffington Post, montrent deux membres du staff lancer après l'agression des membres de SOS-Racisme: “Ça fait plaisir de voir qu’on peut compter sur vous”; ou encore “Sans vous, ça aurait été compliqué! Vous avez fait le job! Maintenant, il y a les gendarmes, merci d’être là! Retournez au meeting! Passez une bonne soirée!”.

Interrogé par Jean-Jacques Bourdin mardi sur BFMTV, Eric Zemmour a “condamné toutes les violences” survenues lors de son meeting, tout accusant les membres de SOS Racisme, qualifiés de “provocateurs”, de n'avoir “rien à faire là”.

Les violences commises par des membres de Zouaves Paris et d'autres militants, ont conduit, avec l’empoignade du candidat polémiste, à l'ouverture d’une enquête ouverte lundi par le parquet de Bobigny pour ”faits de violences commis à l’intérieur du meeting".

Article original publié sur BFMTV.com

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