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Meeting de Zemmour: le président de SOS Racisme accuse la droite de "complaisance"

Un militant de SOS-Racisme évacué hors de la salle où se déroulait le meeting d'Éric Zemmour à Villepinte, le 5 décembre 2021. (Photo: Reuters TV via Reuters)
Un militant de SOS-Racisme évacué hors de la salle où se déroulait le meeting d'Éric Zemmour à Villepinte, le 5 décembre 2021. (Photo: Reuters TV via Reuters)

VIOLENCES - Jets de chaises, coups... Au meeting d’Éric Zemmour à Villepinte le dimanche 5 décembre, des militants de SOS Racisme, qui menaient une action contre la candidature du polémiste d’extrême droite à l’élection présidentielle 2022, ont été pris à partie par des supporteurs de l’ex-journaliste. Cinq militants ont été blessés. Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête ce lundi.

Le président de SOS-Racisme Dominique Sopo, interrogé par Le Huffpost, s’indigne qu’une telle violence ait été commise et s’offusque après les réactions de personnalités politiques de droite qui ont estimé que l’action de l’association était une “provocation”.

Quel était le but de cette action?

Les militants devaient tout simplement former une phrase, “non au racisme”, et la scander trois fois dans ce meeting organisé par un candidat dont on connaît les positions sur le sujet. Nous voulions lui répondre. L’opération aurait dû durer 10 ou 15 secondes et être pacifique. SOS Racisme ne fait pas dans la violence.

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Avec ces douze militants, nous ne visions pas Éric Zemmour directement, ce n’était pas notre volonté de perturber le meeting et de le gêner: il n’y avait pas d’intrusion sur scène, nous étions placés au fond de la salle donc il y avait peu de chance qu’Éric Zemmour nous entende...

Nous voulions faire réfléchir les gens qui étaient à cet événement organisé par un candidat qui tient des propos condamnés par la justice, les mettre face à leurs responsabilités en tant que citoyens. C’est incroyable qu’une action simple, bon enfant sur la forme, finisse dans la violence. Nous sommes stupéfaits et choqués.

Pensiez-vous que la situation allait dégénérer à ce point?

Nous nous préparions à être hués, poussés, sortis de la salle manu militari. Pour limiter la violence, nous avons réalisé notre action près des caméras, au fond de la salle, sous les yeux de témoins pour nous protéger. Or là, les gens étaient tellement ivres de haine qu’ils ont fracassé des gens, poussé les gens au sol, leur ont tiré les cheveux, ont donné des coups au visage, tout ça devant les caméras.

Un cap a été franchi dans la violence. D’autant plus que ces personnes osent se comporter de cette façon sans que le candidat ne réagisse et ni ne condamne les événements.

Vos militants sont-ils formés en cas de violences et y avait-il des craintes particulières sur cette action?

Ceux qui ont participé ne s’attendaient pas du tout à la violence dont ils ont été victimes, nous menions une action pacifique. Ils sont choqués. Avec eux, on discute toujours des risques, on donne des conseils pour qu’ils sachent se comporter face à la provocation qui peut émaner en face, s’il y a de la violence on leur dit de partir.

On sait aussi que dans ce genre de situation, et ce n’est pas le cas que pour SOS Racisme mais pour toutes les organisations, les militants sont souvent évacués hors de la salle de manière plus ou moins musclée. On en parle en avance pour diminuer les risques au maximum et on se place toujours près des journalistes pour que la violence ne se déploie pas.

Pour ce meeting, il n’y avait pas vraiment de consigne en plus, mais on savait que l’ambiance pouvait drainer de la violence. On a fait très attention, plus que d’habitude, pour être dans les endroits où il y avait de nombreux regards pour se protéger.

À la suite des violences, des personnalités de droite, comme la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse, le président du Sénat Gérard Larcher, ou encore le porte-parole du RN Sébastien Chenu, ont estimé que votre action était une “provocation”. Que leur répondez-vous?

C’est incroyable qu’un responsable politique comme Gérard Larcher et qu’une candidate à l’élection présidentielle Valérie Pécresse disent qu’il y a ‘provocation’ pour une action contre le racisme. En quoi a-t-on provoqué? Les avons-nous agressés? Avons-nous mené une action violente?

On doit pouvoir dire non au racisme partout. Là où on ne peut pas le faire, peut-être peut-on parler de “territoire perdu de la République”, comme le pointe souvent la droite? Gérard Larcher devrait prendre de la hauteur en tant que président du Sénat, de même pour Valérie Pécresse, ils ont un rôle dans la République. Faire preuve de complaisance peut pousser les gens à passer à l’acte.

Les militants ont-ils déposé plainte?

Certains ont déjà porté plainte, d’autres vont le faire. Une enquête a été ouverte, nous espérons que la justice identifiera rapidement les individus responsables. Il sera intéressant de voir comment ils expliqueront leurs actes, pourquoi avoir eu recours à la violence face à des manifestants anti-racistes.

À voir également sur Le HuffPost: Des heurts éclatent en plein meeting de Zemmour, des militants SOS Racisme blessés

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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