A Matignon, y a-t-il une malédiction pour les femmes ?
Elisabeth Borne est-elle atteinte du "syndrome" Edith Cresson? Toutes deux ont été nommées au pire moment, à trente ans de distance. La Première ministre d'Emmanuel Macron devait pourtant être une source d'inspiration pour les jeunes générations.
Sur le cliché de la passation de pouvoir devant le perron de Matignon, il y a à peine plus d’un mois, tous deux semblaient sourire à leur avenir : Jean Castex, le Premier ministre sortant, et Elisabeth Borne, . Une nomination annoncée sous les acclamations des réseaux féminins, qui avaient publié dans Challenges une tribune appelant instamment Emmanuel Macron à promouvoir une femme, après avoir fait de l’égalité femmes-hommes la "grande cause" de son premier quinquennat".
Une nomination dans l'enthousiasme des réseaux féminins
"Le temps est venu de nommer une femme à la tête du gouvernement", martelait alors , un message entendu par le président de la République et par la Première ministre, qui dédiait sa nomination "à toutes les petites filles pour leur dire ‘allez au bout de vos rêves’". La nomination de cette polytechnicienne, au profil certes très "techno" mais au parcours de première de cordée, devait être inspirante pour les plus jeunes générations.
Terminé. L’euphorie des premiers jours a bel et bien disparu, et c’est un visage crispé, fatigué, qu’a offert aux caméras la Première ministre, le 19 juin, en appelant à construire "une majorité d’action", au soir du second tour des élections législatives. Contrairement à trois de ses ministres, elle avait pourtant réussi (de justesse) , avec 52,46% des voix. Mais les opposants, revigorés par leurs résultats, entonnent tous le même air, à l’unisson de l’Insoumis Alexis Corbière : "Elisabeth Borne doit partir". Déjà ? Existerait-t-il une malédiction pour les femmes à Matignon ?
"On verra dans les prochaines heures"
La difficulté dans laquelle se trouve la Première ministre, si peu de temps après son arrivée au deuxième poste le plus important de la République, ne peut qu’évoquer celle de la seule femme à l’avoir précédée à ce niveau du pouvoir. Il y a trente ans, sous la présidence de François Mitterrand, Edith Cresson était la première femme désignée, en France, pour diriger un gouvernement (1991/1992). Elle n’aur[...]