Marine Le Pen en opération séduction auprès des patrons

Alain Robert/Sipa

Depuis sa défaite à la présidentielle, la cheffe de file du Rassemblement national tente de se rapprocher du monde patronal. Mais la plupart des dirigeants de grandes entreprises continuent de la juger peu crédible.

Pour Marine Le Pen, la dédiabolisation du Rassemblement national passe aussi par la case chefs d’entreprise. Parmi ses interlocuteurs privilégiés, il y a Sophie de Menthon, la médiatique présidente du mouvement patronal Ethic, qui l’avait invitée à présenter son programme devant un parterre de dirigeants au très chic Cercle Interallié à Paris, le 27 janvier 2022. Depuis, Marine Le Pen appelle régulièrement la patronne d’Ethic pour solliciter son avis sur un dossier ou décrocher des rendez-vous avec des patrons.

Le 17 octobre dernier, un déjeuner réunissant une dizaine de députés RN et une dizaine de dirigeants d’entreprises a ainsi été organisé dans les salons privés du restaurant Fitzgerald, non loin de l’Assemblée nationale. "Nous avons pour objectif de mieux faire connaître le monde de l’entreprise à tous les députés, justifie Sophie de Menthon, y compris à ceux du Rassemblement national." Chacun dans leur spécialité, les élus RN multiplient les contacts avec les chefs d’entreprise, à l’image de Franck Allisio, député des Bouches-du-Rhône, qui vient de déposer une proposition de loi de lutte contre la fraude fiscale et sociale, ou d’Aurélien Lopez-Liguori, élu de l’Hérault chargé de l’économie numérique.

Manque de personnalités crédibles

A en croire les sondages, Marine Le Pen jouit déjà d’une insolente cote de popularité auprès des patrons. Quelque 59% d’entre eux la jugent compétente, selon l’Ifop, contre 52% de l’ensemble des Français. "Mais attention, l’écrasante majorité des dirigeants d’entreprise interrogés sont des commerçants, artisans et petits patrons qui s’inquiètent de la mondialisation, décrypte Jean-Daniel Lévy, président délégué de Harris Interactive. Les chefs d’entreprise de plus grande taille restent, eux, très rétifs aux idées du RN." Entre les deux tours de la présidentielle, le Medef avait d’ailleurs alerté contre le projet de Marine Le Pen qui "conduirait le pays à décrocher" et le leader de la CPME, François Asselin, avait mis en garde con[...]

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