Marine Le Pen "se moquait éperdument" des liens entre Vladimir Poutine et le banquier du RN
Auditionnée le 24 mai à l’Assemblée nationale sur le prêt de 9,4 millions d’euros accordé par une banque tchéco-russe au FN, la cheffe de file de l’extrême-droite a semblé méconnaître les détails de cette opération. Et assuré ne pas s’être intéressée à la proximité entre son prêteur et le Kremlin.
Marine Le Pen assure qu’elle n’en savait rien. Après 3 h 30 d’audition devant les députés de la commission d’enquête sur les ingérences étrangères le 24 mai, l’ex-candidate à la présidentielle a paru découvrir les détails de la transmission de la créance de 9,4 millions d’euros due par le Rassemblement national au moment de la faillite de sa première banque tchéco-russe en 2016. "C’est la première fois que j’entends parler de cela et je suis presque convaincue que c’est la première fois que mon trésorier entend parler de cela", a-t-elle déclaré, sous serment, en présence de Kevin Pfeffer, député de la Moselle et trésorier du RN.
De quoi désarçonner les députés qui l’interrogeaient. La députée Renaissance, Constance Le Grip, et rapporteure de la commission d’enquête, a dû alors préciser: "Peut-être n’étiez-vous pas assez attentive, mais dans ma première intervention, je suis revenue sur le parcours un peu rocambolesque de cette créance, tel qu’il apparaît dans les documents dont a eu connaissance la Commission nationale des comptes de campagne."
En 2016, trois mois avant la faillite de la banque tchéco-russe, qui avait initialement accordé le prêt au Front national en 2014, une obscure société de location de voitures Conti a ainsi racheté la créance du RN. Avant que celle-ci soit reprise quelques mois plus tard par la société de matériel aéronautique Aviazapchast, sous-traitante de l’armée russe, et dirigée par d’anciens militaires réputés proches des services secrets russes.
"Contreparties recherchées"
Une précision qui vient contredire le récit avancé une heure plus tôt par Marine Le Pen qui affirmait que "la société avait racheté l’intégralité des créances détenues" par la banque tchéco-russe et non uniquement celle du Rassemblement national. Le député EELV Julien Bayou a tout particulièrement insisté sur ce point. "Ce n’est pas toutes les anciennes créances de la banque tchéco-russe qui ont été rachetées mais bien spécifiquement celle du RN et avant la mise sous [...]
Lire la suite sur challenges.fr