Margaux Pinot soutenue par l'équipe de France de judo
VIOLENCES - La photo choc a fait le tour des réseaux sociaux et des médias mercredi 1er décembre. Le visage tuméfié, la judoka Margaux Pinot, 27 ans, accompagnait le cliché d’un texte exprimant son désarroi après la relaxe “pour absence de preuve” de son compagnon et entraîneur Alain Schmitt. La judoka accusait ce dernier de violences conjugales dans la nuit de samedi à dimanche. “Que manquait-il? La mort au bout, peut-être?”, s’interroge-t-elle.
Son témoignage a suscité de très nombreuses réactions, dont celle du président de la fédération, Stéphane Nomis, qui lui a apporté son soutien. “On n’a pas compris et on a été abasourdi, on a pris un KO par la décision. (...) Je n’ai pas tout le dossier, mais quand on voit son état, j’ai du mal à comprendre que quelqu’un puisse dire absence de preuves”, a-t-il déclaré dans un communiqué. Une opinion partagée par de nombreux judokas, comme les champions Teddy Riner, Clarisse Abgégnénou ou encore Amandine Buchard, qui ont exprimé leur “choc” et leur “tristesse”.
Nous sommes tous profondément touchés par ce que vient de subir notre coéquipière Margaux Pinot et nous lui apportons tout notre soutien. Que faut-il faire pour que les victimes soient entendues ? Que les agresseurs soient reconnus coupables ? https://t.co/xzxgPViDFb
— Teddy Riner (@teddyriner) December 1, 2021
Relaxé vous avez dit ?
Manque de preuves vous avez dit ?
Tant de campagne de lutte contre les violences faites envers les femmes pour ça ?
Aujourd’hui c’est triste de le dire mais tant qu’il n’y a pas la mort au bout ça reste du 50/50
Qu’attend la justice pour sévir… Pour punir. pic.twitter.com/R14vwdm9gh— Amandine Buchard OLY (@BubucheOfficiel) December 1, 2021
Je n’ai pas les mots pour exprimer tout ce qui se passe dans ma tête et mon corps en tant que femme face à ce que ma coéquipière Margaux Pinot a subi.
D’autant plus choquée de la décision de la justice. Que faut-il pour que les sanctions tombent, la mort? https://t.co/gITdlNxmLs— AGBÉGNÉNOU Clarisse (@Gnougnou25) December 1, 2021
Mais l’affaire a largement dépassé les frontières du sport. Militants, politiques, anonymes ont exprimé leur incompréhension après la décision de la justice. C’est le cas de la militante féministe Caroline De Haas et de la présidente de la fondation des femmes Anne-Cécile Mailfert. Cette dernière dénonce “un déni de justice scandaleux”.
La justice et la police aux femmes victimes : « portez plainte »
Femmes victimes : *portent plainte
La justice et la police : « allez bien vous faire voir »
😡😡😡
Soutien Margaux Pinot.
Soutien aux milliers de femmes que nos institutions ont abandonnées.#JusticeComplice— Caroline De Haas (@carolinedehaas) December 1, 2021
Le cas de #MargauxPinot championne olympique de judo est un déni de justice scandaleux @E_DupondM Margaux on vous croit, on vous soutient, on est avec vous. 💪 il ne suffit pas que mes femmes parlent. Il faut lutter contre l’impunité des agresseurs. pic.twitter.com/YWZ5Glv75n
— Anne-Cécile Mailfert (@AnneCMailfert) December 1, 2021
Côté politique, l’eurodéputée écologiste Karima Delli, l’adjointe à la mairie de Paris Audrey Pulvar ou encore le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan ont exprimé leur indignation. Si d’autres personnalités n’ont pas écrit pour apporter un soutien explicite, plusieurs d’entre elles comme le socialiste Olivier Faure, le communiste Fabien Roussel ou encore la députée LREM Aurore Bergé, ont retweeté des articles et sa photo. Dans le gouvernement, la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes Elisabeth Moreno s’est fendue d’un tweet appelant à “ne rien laisser passer” et à faire “confiance à la justice”.
Le Procureur a fait appel de la décision.
Faisons confiance à la Justice.
Face aux violences faites aux femmes, nous devons #NeRienLaisserPasserhttps://t.co/b30ARykYw5— Élisabeth Moreno (@1ElisaMoreno) December 1, 2021
Sur Twitter, les internautes partagent leur émotion et font part de leur incompréhension après la relaxe d’Alain Schmitt.
Incompréhension totale de la décision de relaxe… une énorme pensée @MargauxPinot, soutien total et hâte que la France s’inspire du modèle espagnol sur ces sujets de violences faites aux femmes ! https://t.co/GlCt9rfRlt
— Kim Trokour (@Kimtrokourkour) December 2, 2021
Problème en France le mec gifle macron prend 4 mois ferme et le compagnon de Margaux Pinot rien du tout à ne plus rien comprendre ! Margaux de tout coeur avec toi #stopviolenceauxfemmes . https://t.co/dyZMJtOHry
— Կարինե (du 13) (@Haydusud13) December 2, 2021
Affaire #Pinot:
"J’ai été insultée, rouée de coups de poings, ma tête a été frappée au sol"
Mais l'homme interpellé pour avoir frappé la championne de #judo a été relaxé... "Faute de preuves" ! 🤬
Il lui fallait quoi, à la justice ? Un cadavre ?? 😳#violences#MargauxPinotpic.twitter.com/3EnRV9CzlL— nosferatu (@nosferatu76000) December 2, 2021
Scandaleux! Comment peut on en arriver là? Le visage tuméfié, les traces de sang , le témoignage de témoins, l'examen médical....et la justice le relaxe!😡
Tout mon soutien @MargauxPinot#MargauxPinot #scandaleux#soutenonslesfemmes https://t.co/DU9Jt32W6o— Kadi (@Kadi_Kdd) December 2, 2021
Selon ses auditions lues à l’audience, la sportive de 27 ans accuse son compagnon et entraîneur au sein du club l’Étoile Sportive du Blanc-Mesnil de lui avoir asséné des coups, tiré les cheveux et tenté de l’étrangler lors d’une altercation dans l’appartement de la jeune femme.
Ses appels au secours ont alerté certains voisins, chez qui elle a trouvé refuge avant l’arrivée des policiers vers 02H30. Souffrant d’ecchymoses et d’une fracture au nez, elle s’est vue prescrire 10 jours d’ITT.
Le parquet de Bobigny a fait appel mercredi 1er décembre de la relaxe d’Alain Schmitt, qui à 38 ans devait prendre les rênes de l’équipe nationale féminine de judo en Israël.
Interviewé par l’Equipe, Alain Schmitt explique, lui, que son départ en Israël était un moyen de mettre fin à sa relation avec Margaux Pinot qui “ne sait pas contrôler ses émotions”. Il assure recevoir des menaces de mort et regrette le procès qui lui est fait sur les réseaux sociaux: “C’est insupportable. Les réseaux sociaux, ce n’est pas la justice.” Le quotidien sportif publie également une photo de son visage présentant notamment un cocard.
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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.