Marché du carbone: l'Union européenne n'a pas a recevoir de leçons
Le veto du parlement européen à une réforme du marché européen n'y change rien. L'Union reste très en avance en matière de "droits à polluer", même si la taxe aux frontières est reportée.
Lea remis sur le devant de la scène, subtile alliance du capitalisme financier et des objectifs écologiques. A la surprise générale, les eurodéputés ont rejeté, ce mercredi 8 juin, un texte qui réformait le marché européen du carbone en le renvoyant à la Commission. La réforme consistait notamment à supprimer des quotas gratuits aux industriels en échange d'une taxe carbone aux frontières de l'Union.
Outils de plus en plus utilisés
Un coup dur pour les marchés financiers traitant les émissions de carbone, qui sont devenus un outil de plus en plus généralisé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Fin 2021, plus de 21% des émissions mondiales étaient couvertes par une forme de tarification du carbone contre 15% en 2020. Un nombre croissant d’entreprises doivent payer les régulateurs selon leurs tonnes de CO2 émises. Et les échanges sur ces marchés des "droits à polluer" ont augmenté de 164% l’année dernière, à 760 milliards d’euros.
Principe du pollueur payeur
C’est une bonne nouvelle: le principe du pollueur payeur pousse au verdissement et l’argent dégagé peut être réinvesti dans le développement des énergies renouvelables. Sur les 64 systèmes d’échange de quotas d’émissions (SEQE) existants, seule une infime minorité, ne couvrant que 3,8% des émissions, fixe le prix du carbone à plus de 40 dollars la tonne, tarif minimum pour compenser le coût des dommages causés au bien-être mondial selon la Carbon Pricing Leadership Coalition, qui regroupe des entreprises et des gouvernements. Et ce coût pourrait être encore sous-estimé: certains économistes l’évaluent à plus de 200 dollars la tonne.
Lire aussi
Prix du carbone mal ajusté
En fait, la plupart des marchés ne fixent pas un prix du carbone assez cher pour être efficace pour le climat. Taxer fort demande du courage politique face aux lobbies des entreprises. Ce coût se répercutant sur les prix à la consommation, cela peut aussi contrarier les électeurs. Et il est encore plus difficile d’inclure tous les sec[...]
Lire la suite sur challenges.fr
A lire aussi
Common Good Summit : comment atteindre la neutralité carbone sans perdre de croissance?
Christian Gollier (Toulouse School of Economics) : “La meilleure solution, c'est une taxe carbone”
Comment les "petits" candidats ont fait campagne aux législatives
Fin du diesel, limites de l'électrique: les ventes d'utilitaires Renault, Peugeot, Citroën, chutent