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Manifestation pro-Tsipras à Athènes avant un inéluctable défaut

par Michele Kambas et Lefteris Papadimas

ATHENES (Reuters) - A quelques heures d'un inéluctable défaut de paiement, au moins 20.000 Grecs sont descendus dans les rues d'Athènes lundi soir pour apporter leur soutien au Premier ministre Alexis Tsipras.

En décidant de soumettre à référendum les propositions des créanciers de la Grèce, le dirigeant du parti de gauche anti-austérité Syriza a précipité la rupture avec ses partenaires européens et s'est vu contraint d'imposer des mesures de contrôle des capitaux pour éviter un effondrement des banques grecques.

Un accord "argent frais contre réformes" désormais impossible - à moins d'un invraisemblable revirement -, la Grèce ne sera pas en mesure de rembourser une tranche de 1,6 milliard d'euros dus au Fonds monétaire internationale avant ce mardi soir minuit.

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Ce défaut déclencherait des événements en cascade avec peut-être à la clé une sortie du pays de la zone euro, un "Grexit" dont Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), estime dans une interview publiée mardi par le quotidien Les Echos qu'elle "ne peut malheureusement plus être exclue".

A court terme, le principal risque pour la Grèce est de voir la BCE fermer la ligne d'aide d'urgence aux banques grecques, une décision qui semble peu probable cette semaine, avant le référendum de dimanche dont l'issue sera en revanche décisive.

En Grèce, les banques sont fermées depuis lundi et les retraits limités à 60 euros par jour pour les détenteurs de cartes de crédit émises par banques grecques.

"L'AUSTÉRITÉ À PERPÉTUITÉ"

Comme il le répète depuis son annonce choc de la nuit de vendredi à samedi, Alexis Tsipras a de nouveau appelé ses compatriotes à voter "non" dimanche et a mis son poste dans la balance. "Si le peuple grec veut avoir un Premier ministre humilié, ce ne sera pas moi", a-t-il dit lundi soir à la télévision, excluant de mener un gouvernement qui pratiquerait "l'austérité à perpétuité".

Ce référendum, a-t-il poursuivi, n'a pas pour objectif de faire sortir la Grèce de la communauté européenne, mais de prolonger les négociations et de mieux armer Athènes dans son bras de fer avec ses bailleurs de fonds.

Les créanciers et les partenaires européens d'Athènes se sont employés eux à tenter de convaincre les Grecs de l'inverse, que l'enjeu de cette consultation était leur maintien dans la zone euro.

Un "non" signifierait qu'ils ne veulent pas rester dans la zone euro, a déclaré lundi le vice-chancelier allemand et ministre de l'Economie, le social-démocrate Sigmar Gabriel. Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a déclaré pour sa part que les Grecs auraient à choisir "non pas entre l'Union européenne et Tsipras, mais entre l'euro et la drachme".

A Bruxelles, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a exhorté lundi les citoyens grecs à mesurer l'importance des concessions faites par leurs créanciers et à approuver la proposition d'accord que leur gouvernement a rejeté. "Je demande au peuple grec de voter oui, quelle que soit la question", a-t-il dit lundi à la mi-journée.

La Commission a pris dès dimanche l'initiative inhabituelle de publier sur internet le contenu de ces propositions "dans un souci de transparence et pour que les citoyens grecs soient informés".

"NOTRE PORTE EST OUVERTE"

En dépit de l'exaspération tangible ce week-end, les créanciers et les Européens, dont François Hollande et Angela Merkel, ont réaffirmé que la porte des négociations restait ouverte.

"La France est disponible, toujours disponible pour que le dialogue puisse reprendre aujourd'hui ou demain, mais aujourd'hui il y a toujours la possibilité d'un accord, demain, ça dépendra de la réponse des Grecs au référendum", a ainsi déclaré le président français à l'issue d'un conseil des ministres restreint consacré à la situation.

"Je continue de dire que notre porte est ouverte, même si les options et le temps sont désormais très limités", a dit pour sa part le président de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem.

Tôt mardi matin, des sources proches de l'Union européenne et du gouvernement grec ont fait état d'une offre de dernière minute de Juncker à la Grèce afin de tenter de parvenir à un accord "argent frais contre réforme" avant l'expiration ce mardi de l'actuel programme de renflouement.

Dans ce cadre, Tsipras devrait s'engager par écrit à accepter la dernière version de la proposition des "institutions", celle rendue publique dimanche par la Commission, et à mener campagne pour les faire accepter lors du référendum prévu dimanche prochain.

En échange, les ministres des Finances de la zone euro, qui pourraient se réunir en urgence dans la journée de mardi, pourraient adopter une déclaration réaffirmant leur engagement pris en 2012 de discuter d'un réexamen de la dette grecque, que le gouvernement issu du parti de la gauche anti-austérité Syriza réclame depuis des mois.

Mais aucun signe n'attestait tôt mardi matin que le Premier ministre grec, qui a appelé les électeurs à rejeter massivement des propositions "humiliantes" et "insultantes", pourrait opérer ce revirement à 180 degrés.

TURBULENCES SUR LES MARCHÉS

L'incertitude totale qui entoure depuis ce week-end la crise grecque a fait vaciller les marchés financiers, orientés à la baisse en Europe, comme aux Etats-Unis.

L'agence Standard & Poor's a abaissé la note souveraine de la Grèce de CCC à CCC- et estime que la probabilité d'un "Grexit" est à présent de l'ordre de 50%.

A Paris, l'indice CAC 40 a perdu lundi 3,74%, sa plus forte baisse en une seule séance depuis le 1er novembre 2011. La Bourse de Francfort a cédé 3,56% et celle de Milan 5,17%.

Dans Les Echos, Benoît Coeuré estime que la réaction des marchés a été "relativement modérée" et "montre la résilience de la zone euro à des chocs extérieurs". Le membre du directoire ajoute cependant que la BCE est prête à actionner les instruments à sa disposition pour apaiser les marchés s'ils réagissent fortement en cas d'aggravation de la crise grecque.

(avec Deepa Babington, Lefteris Karagiannopoulos, Yannis Behrakis, Alkis Konstantinidis et Renee Maltezou; Sophie Louet, Patrick Vignal et Henri-Pierre André pour le service français)