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Manchin et Sinema, ces démocrates qui contrarient Biden

Manchin et Sinema, ces démocrates qui contrarient Biden (Kyrsten Sinema et Joe Manchin le 30 septembre 2021. Kent Nishimura / Los Angeles Times via Getty Images) (Photo: Kent Nishimura via Getty Images)
Manchin et Sinema, ces démocrates qui contrarient Biden (Kyrsten Sinema et Joe Manchin le 30 septembre 2021. Kent Nishimura / Los Angeles Times via Getty Images) (Photo: Kent Nishimura via Getty Images)

ÉTATS-UNIS - Le redoutable “Manchema”. Joe Biden a exprimé son optimisme ce mardi 19 octobre après des négociations intensives avec des élus démocrates, au moment où le président américain est engagé dans une course contre la montre pour faire adopter ses grandes réformes économiques et sociales au Congrès.

Après des semaines de blocage entre l’aile gauche du parti démocrate et les centristes sur le coût et l’ampleur de son gigantesque programme de dépenses sociales (éducation, santé, garde des jeunes enfants) et environnementales, le président démocrate a intensifié ses efforts.

Il faut dire qu’en plus de batailler contre les républicains, Joe Biden se retrouve à gérer les dissensions dans son propre camp. Plus tôt dans la soirée, les négociations semblaient totalement bloquées face à deux sénateurs démocrates clé: Joe Manchin et Kyrsten Sinema.

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Car leur opposition à son plan de près de 3500 milliards de dollars pour réformer le tissu social américain -montant trop élevé selon eux-, équivaut à un veto. Si les démocrates contrôlent le Congrès, leur majorité au Sénat est si fine que toute défection est impossible. Toutefois, en fin de soirée, Joe Manchin s’est dit prêt à voter des dépenses sociales de l’ordre de 1500 milliards de dollars.

Mais c’est loin d’être le seul sujet sur lequel ce dernier et Kyrsten Sinema pourraient contrarier les objectifs du président.

Congés, salaires et environnement

En freinant des quatre fers sur la réforme sociale, Manchin, sénateur centriste d’un État rural et minier, et Sinema, sénatrice modérée de l’Arizona, ont aussi indirectement freiné le vote censé valider le vaste plan d’investissements de 1200 milliards de dollars dans les infrastructures voulu par Joe Biden.

Même s’ils sont favorables à ces dépenses, les démocrates de l’aile gauche ont refusé cette semaine de les voter, faute de garantie de voir aboutir aussi l’autre volet des investissements promis, dans le secteur social et environnemental. L’objectif de ces élus? Mettre la pression, justement, sur Manchin et Sinema dont les voix seront indispensables pour adopter ces réformes. Mais qui renâclent aujourd’hui devant le montant de la facture: 3500 milliards de dollars.

Joe Manchin s’est aussi opposé aux nouvelles dispositions sur les congés familiaux et médicaux payés que les démocrates tentent d’intégrer dans le volet social. De même, Kyrsten Sinema a, elle, voté contre l’inclusion de la hausse du salaire minimum dans un plan de relance économique.

En ce qui concerne l’environnement, Manchin a catégoriquement rejeté les appels des démocrates à inclure des mesures climatiques agressives, à savoir réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Il a déclaré que l’objectif fixé par la Maison Blanche de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre dans ce laps de temps ne se produirait tout simplement pas, note CNN.

La pierre angulaire de la politique du président américain est le Programme de performance dans le secteur de l’électricité (CEPP) d’un montant de 150 milliards de dollars, dont l’idée est de récompenser les services publics qui passent aux énergies renouvelables et de pénaliser les autres.

Mais Joe Manchin, venant d’un État riche en charbon et qui dirige la commission sénatoriale de l’énergie, crie au gaspillage de l’argent public. À noter que la publication du patrimoine financier du sénateur a révélé qu’il a reçu près d’un demi-million de dollars de dividendes provenant des actions... d’Énersystems, société de courtage de charbon qu’il a fondée et qui est maintenant dirigée par son fils.

L’improbable duo “Manchema” ou “Sinechin”

Le duo de sénateurs réfractaires, surnommé “Manchema” ou “Sinechin” par les initiés, paraît pourtant improbable tant il allie des personnalités opposées. Avec ses perruques colorées et ses tenues originales, la sénatrice de l’Arizona Kyrsten Sinema tranche avec l’image d’homme politique à l’ancienne de Joe Manchin, plutôt adepte des costumes sombres.

Alors que ce dernier, d’origine italienne, ne fait pas mystère de sa foi catholique, l’ancienne mormone Kyrsten Sinema est la seule élue à ne se réclamer d’aucune religion. Autre divergence, leur relation avec les journalistes, auxquels la sénatrice parle rarement, à la différence de son collègue.

Première élue ouvertement bisexuelle du Congrès, Kyrsten Sinema, 45 ans, a commencé sa carrière politique très à gauche, proche des Verts. Cette adepte de l’exigeante discipline de triathlon “Ironman” est aujourd’hui résolument centriste.

Kyrsten Sinema dit vouloir “suivre l’exemple du défunt sénateur John McCain”, un républicain qui, comme elle, représentait l’Arizona et refusait “de diaboliser l’opposition”.

Joe Manchin, 74 ans, a lui aussi l’habitude de se désolidariser des positions dominantes au sein du parti démocrate, pour se ranger parfois du côté des républicains lors de votes importants. “Je n’ai jamais été de gauche, d’aucune façon”, déclarait-il fin septembre devant les journalistes au Congrès.

Il a été le seul démocrate à avoir confirmé le juge conservateur Brett Kavanaugh à la Cour suprême, alors visé par des accusations d’agression sexuelle.

Réputé conservateur, Joe Manchin défend le droit de porter des armes à feu et se définit comme un démocrate contre l’avortement. Peut-être certaines des clés de son succès en Virginie-Occidentale, État de l’est des États-Unis, pro-Trump et l’un des plus pauvres du pays.

A voir également sur Le HuffPost: Crise des sous-marins: le coup de fil entre Biden et Macron

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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