Malversations, intermédiaires douteux… la face sombre du commerce des matières premières
500 millions de dollars de cuivre évaporés dans la nature, des vulgaires cailloux découverts à la place de cargaisons de nickel… Les scandales s'enchaînent dans le commerce des matières premières. Les grands perdants? La quarantaine de banques qui financent l’essentiel des 5.500 milliards de matières premières transportées autour du globe chaque année.
Les eaux troubles du commerce des matières premières ont fait une nouvelle victime. Le 23 avril on apprenait que la banque néerlandaise ING lançait une procédure contre ICBC, la plus grosse banque chinoise. ING l’accuse d’avoir délivré des documents d’importation à Maike, un trader qui gérait autrefois un quart des importations chinoises de cuivre, sans en avoir d’abord encaissé le paiement dû à ING. Peu après Maike s’est trouvé à court de liquidités, annulant tout espoir de récupérer l’argent. Aujourd’hui ING réclame 170 millions de dollars à ICBC pour son erreur présumée.
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De tels litiges sont de plus en plus courants dans l’industrie qui assure le transport des produits alimentaires, des carburants et des métaux aux quatre coins du monde. L’année dernière les traders ont cessé de fournir un marchand de métaux chinois après que 500 millions de dollars de cuivre se sont évaporés dans la nature. En février Trafigura, un géant du trading, a encaissé 600 millions de dollars de pertes après avoir découvert que les cargaisons de nickel qu’il avait achetées n’étaient que de vulgaires cailloux. Le mois dernier le London Metal Exchange (LME) a trouvé des sacs de pierres au lieu de nickel dans un de ses entrepôts.
La quarantaine de banques qui financent l’essentiel des 5.500 milliards de matières premières qui sont transportées autour du globe chaque année sont souvent les grandes perdantes de tels scandales. Le français Natixis et l’italien UniCredit ont ainsi été grugés en 2020 lorsque Gulf Petrochem, un trader aujourd’hui disparu, a commis des malversations dans ses livraisons de pétrole avant de fuir ses créanciers. JPMorgan Chase est le malheureux propriétaire des 54 tonnes de faux nickel découvert par le London Metal Exchange.
Intermédiaires douteux
Le commerce des matières premières est depuis longtemps vulnérables aux malversations. A la différence des produits manufacturés c[...]
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