Le Maire met la pression sur les industriels de l'agro-alimentaire

JOHANNA GERON

Industriels et distributeurs sont attendus à Bercy pour évoquer le sujet des prix dans l'espoir de limiter l'inflation au deuxième semestre. Bruno Le Maire souhaite que les industriels fassent preuve de modération et les menace de recourir à des taxes si besoin.

Le ministre de l'économie Bruno Le Maire reçoit aujourd'hui à Bercy, les représentants des groupes de distribution. Juste avant cette rencontre, il a incité les industriels de l'agroalimentaire à baisser leurs prix. Bruno Le Maire les a même menacé de recourir à la fiscalité pour "récupérer (leurs) marges" jugées éventuellement excessives dans un contexte d'inflation élevée.

"Si jamais les industriels de l'agro-alimentaire refusent d'entrer dans cette négociation, ce que évidemment je ne peux pas imaginer, nous emploierons toutes les mesures à notre disposition, y compris l'instrument fiscal pour récupérer les marges", a dit le ministre de l'Economie à des journalistes lors d'un déplacement dans l'Essonne.

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Au moment de l'annonce de l'accord sur un "trimestre anti-inflation" en mars, Bruno Le Maire avait précisé qu'un point serait fait en juin et qu'il serait demandé aux industriels de renégocier leurs prix avec la grande distribution. Une seconde réunion avec les industriels est prévue "dans un second temps", à une date qui reste à définir, indiquait Bercy la semaine dernière.

Le coût de certaines matières premières baisse depuis quelques mois, sans que cela se traduise nécessairement dans les prix en supermarché. "On voit que le marché se retourne, j'ai des chiffres très précis: on a le beurre qui est à -60%, on a le fret maritime qui est à -80% donc on aimerait pouvoir répercuter (cette baisse)" sur les prix en rayon, a expliqué M. Cotillard, le patron d'Intermarché. Le courrier que les distributeurs ont envoyé aux industriels pour "obtenir des baisses de tarifs" est resté lettre morte, s'est-il désolé.

Les dernières négociations commerciales se sont achevées au 1er mars et ont abouti à une hausse moyenne d'environ 10% des prix payés par les supermarchés à leurs fournisseurs industriels. Toujours selon M. Cotillard, l'inflation alimentaire risque de connaître "un pic à 17%" fin juin: "Soit[...]

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