Maif, Crédit mutuel… Le “dividende sociétal” est-il vraiment si révolutionnaire?
La banque mutualiste Crédit Mutuel et l’assureur Maif vont respectivement allouer 15% et 10% de leurs bénéfices nets à des projets de transformation écologique et sociale. Des dispositifs qui se veulent révolutionnaires et inédits. Mais gare au greenwashing et aux effets d’annonce en trompe-l’oeil.
Après les débats politiques sur le dividende salarié, voici le dividende sociétal. Ou comment “partager la valeur autrement”. A quelques heures d’intervalle, la Maif et le Crédit Mutuel ont annoncé ce jeudi 5 janvier des dispositifs innovants pour allouer une part de leur richesse à des projets sociétaux et environnementaux. Des annonces qui vont certes, dans le bon sens, mais qui ne doivent pas servir de trompe-l’oeil.
Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui regroupe 14 des 18 fédérations régionales du Crédit mutuel s’est engagé, via son dividende sociétal, à consacrer tous les ans, 15% de son bénéfice net dans la transition écologique, soit 500 millions d’euros au titre des résultats de 2021. La part pourrait représenter 2 milliards d’euros sur les 5 ans à venir. La moitié sera investie dans des projets d’infrastructures environnementales et solidaires - comme l’accompagnement de la conversion des villes au vélo. Le reste sera alloué à des actions de mécénat et de “transformation des pratiques de la banque et de l’assurance” comme des crédits bonifiés pour les clients les plus fragiles.
De son côté, l’assureur Maif crée lui aussi un dividende inédit du même type, le “dividende écologique". Ce dernier consiste à reverser chaque année 10% de ses bénéfices à des projets de solidarité climatique et de protection de la biodiversité, soit environ 10 millions d’euros en 2022. Les deux groupes mutualistes veulent ainsi s’ériger en émules et inspirer d’autres groupes.
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