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Macron en conférence de presse: retour aux fondamentaux forcé?

Macron organise sa deuxième grande conférence de presse après un quinquennat de tensions avec les journalistes (Photo: via Associated Press)
Macron organise sa deuxième grande conférence de presse après un quinquennat de tensions avec les journalistes (Photo: via Associated Press)

POLITIQUE - Il fallait bien ça pour que le chef de l’Etat se prête à une nouvelle conférence de presse. Sa deuxième, seulement, en quatre ans. Emmanuel Macron convie plusieurs centaines de journalistes à l’Elysée, ce jeudi 9 décembre, dans la salle des fêtes du Château, à quelques semaines d’assumer la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. Ou de la PFUE, selon l’acronyme consacré.

Le but de ce rendez-vous exceptionnel, au premier sens du terme: parler du Vieux Continent, donc, et de la stratégie française à partir du 1er janvier, date où Emmanuel Macron endossera cette nouvelle casquette.

Un jeu de questions-réponses organisé par la présidence à moins de cinq mois de l’élection suprême. Difficile, dans ce contexte, d’imaginer les journalistes ne pas se saisir de cette rare occasion pour interroger le chef de l’Etat sur des questions sanitaires ou politiques, sur sa propre candidature ou celles de l’extrême droite.

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Et pour cause, Emmanuel Macron n’a pas franchement multiplié ce genre de fenêtre de tir au fil de son quinquennat. La dernière conférence de presse d’ampleur date du mois d’avril 2019. Le chef de l’Etat avait alors rendu compte des conclusions de son grand débat national. Depuis? Plus rien. Ou presque. Il a bien eu les interviews données ici ou là, les quelques minutes accordées lors des rencontres internationales, mais rien n’a permis aux journalistes d’interroger le chef de l’Etat en longueur.

Avant lui, Nicolas Sarkozy -qui entretenait des rapports tumultueux avec les médias- avait par exemple convoqué quatre conférences de presse en cinq années de mandat. Et que dire des six exercices menés par François Hollande?

Au contraire du socialiste, Emmanuel Macron a rapidement entrepris de raréfier sa parole. Une façon de lui donner du poids. “Moi je ne ferai pas des journalistes mes confesseurs, je ne leur ferai pas visiter les coulisses ni les cuisines”, expliquait-il à la presse régionale dès l’entre-deux-tours en 2017, après s’être opposé à la conception du pouvoir de son prédécesseur. “François Hollande ne croit pas au ‘président jupitérien’. Il considère que le président est devenu un émetteur comme un autre dans la sphère politico-médiatique. Pour ma part, je ne crois pas au président ‘normal’”, disait-il à Challenges à la fin de l’année 2016.

Jupiter, la presse et la distance

Résultat: une relation émaillée de tensions, un projet, avorté, de déménagement de la salle de presse hors de l’Elysée et des incompréhensions en pagaille.

Nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité.Emmanuel Macron devant les députés LREM en juillet 2018

“Il pensait que les médias sur une ligne politique et économique semblable à la sienne, lui seraient de fait favorables”, analyse ainsi l’historien Alexis Lévrier dans son ouvrage Jupiter et Mercure. Le pouvoir présidentiel face à la presse, (Les Petits Matins) Et que ces liens avec certains patrons de presse l’aideraient.” Raté.

C’est sans doute avec l’affaire Alexandre Benalla que la défiance entre le président de la République et les journalistes a connu son paroxysme. Exaspéré par les révélations autour de son très proche chargé de mission, le chef de l’Etat n’a pas hésité à s’en prendre à “la presse”, qui, selon lui, “ne cherche plus la vérité.”

“Je vois un pouvoir médiatique qui veut devenir un pouvoir judiciaire, qui a décidé qu’il n’y avait plus de présomption d’innocence dans la République et qu’il fallait fouler au pied un homme et avec lui toute la République”, lançait-il en juillet 2018, sans retenir ses coups, lors d’une réception organisée à l’Elysée en l’honneur des parlementaires. Une séquence pleine de ressentiments qui aura durablement marqué la relation avec les journalistes.

Tout comme son refus initial de participer à la traditionnelle interview du 14 juillet, car sa “pensée complexe” ne s’y prêtait pas, selon les mots de son entourage. C’est finalement à l’été 2020, après une année marquée par les premières vagues de l’épidémie de covid-19 qu’il renouera avec l’exercice.

Une crise sanitaire sans précédent qui aura d’ailleurs accentué la volonté du chef de l’Etat de contrôler son expression. Emmanuel Macron aura ainsi livré neuf allocutions plus ou moins longues sur le sujet, sans la moindre contradiction. Quant aux conférences de presse, elles sont restées l’apanage de ses ministres. Pas facile pour Jupiter de redescendre de l’éther.

À voir également sur Le HuffPost: Dans son discours, Macron renvoie pour de bon la réforme des retraites à un deuxième mandat

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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