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Mélenchon et Zemmour jouent le match retour à distance

Le plateau du débat Mélenchon-Zemmour photographié le 23 septembre (illustration) (Photo: Bertrand Guay / Associated Press)
Le plateau du débat Mélenchon-Zemmour photographié le 23 septembre (illustration) (Photo: Bertrand Guay / Associated Press)

POLITIQUE - Difficile de ne pas y voir un symbole, voire un match retour. Ce dimanche 5 décembre, Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour donneront un meeting au même moment, plus de deux mois après leur confrontation sur le plateau de BFMTV. Les lieux dans lesquels les deux candidats à l’élection présidentielle s’exprimeront ont également de quoi faire tourner la machine à imaginaire.

Le chef de file de la France insoumise fera un discours à la Défense, gotha de cette finance qu’il abhorre. Quant au candidat nationaliste, il a finalement opté, après avoir envisagé le Zénith de Paris, pour la Seine-Saint-Denis, ce département qu’il qualifie “d’enclave étrangère”. Comme si les deux avaient décidé de se produire en terrain hostile pour donner corps à leurs projets de rupture. Ce qui donnerait à ces deux réunions publiques une saveur particulière, tant la politique est truffée de messages subliminaux.

Dans l’entourage de Jean-Luc Mélenchon, on jure que le lieu a davantage été choisi “pour des raisons pratiques et logistiques” plutôt que pour sa charge symbolique, en raison de sa facilité d’accès via les transports en commun.

“Il y a toujours un sens chez Mélenchon”

Pour autant, on n’oublie pas de mentionner que la Grande Arche de la Défense a été inaugurée pour le bicentenaire de la Révolution par François Mitterrand, l’une des figures tutélaires du député des Bouches-du-Rhône. “Il y a toujours un sens chez Jean-Luc Mélenchon. À gauche en général, les symboles sont très importants. Ce qui est moins le cas chez Éric Zemmour, où il fallait visiblement trouver un lieu plus grand pour caser tout le monde et aussi éviter les manifestations”, décrypte Philippe Moreau-Chevrolet, professeur en communication politique à Sciences Po.

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Du reste, les deux candidats ne poursuivent pas (du tout) le même objectif ce dimanche. “Ce meeting s’inscrit dans la dynamique instaurée à la rentrée, avec la Convention de l’Union populaire, la sortie du programme, etc. On cherchait une salle qui puisse rassembler 3000 personnes, pas plus. On n’est pas dans un concours de démonstration de force. L’idée c’est d’avancer sur le fond, avec la présentation du Parlement de l’Union populaire”, détaille l’entourage du candidat insoumis, précisant que les meetings plus importants, que ce soit en termes de participants et de scénographie, arriveront plus tard dans la campagne, à l’image du meeting en hologramme de Jean-Luc Mélenchon, qui avait été organisée au mois de février 2017.

À l’inverse, chez Éric Zemmour, on assume la démonstration de force. À l’AFP, Olivier Ubéda, qui organise les événements du candidat, revendique 19.000 inscrits. “Notre objectif, c’est de montrer l’énorme mobilisation que suscite sa candidature”, explique au HuffPost Stanislas Rigault, président de la Génération Z. “Il y a des gens qui viendront de toute la France, que ce soit en train ou avec le système de covoiturage qu’on a mis en place. On va voir qu’Éric Zemmour est très loin d’être seul”, poursuit le jeune militant, ajoutant qu’il s’agit également de montrer “la bonne ambiance” qui régnerait dans les rangs zemmouriens.

Le fond contre la forme

Une démonstration de force dont a, en réalité, cruellement besoin le candidat, lequel a enchaîné les difficultés ces dernières semaines, jusqu’à son JT raté mardi soir sur TF1.“C’est très important pour lui. Parce que ce type d’événements, qui sont en général retransmis à la télévision, permet de montrer qu’il y a une dynamique. C’est comme ça qu’on peut transmettre du désir aux autres électeurs”, analyse Philippe Moreau-Chevrolet, citant les précédents du candidat Emmanuel Macron en 2017, “où tous ces meetings étaient millimétrés (avec des jeunes positionnés au bon endroit, des chauffeurs de salles, etc.) pour transmettre un engouement autour de sa campagne”.

Et d’ajouter: “les meetings ne servent plus à convaincre un auditoire, mais à fournir des images aux électeurs”. Dans un autre registre, l’intérêt pour Jean-Luc Mélenchon est de scénariser l’Union populaire qu’il entend incarner pour sa 3e candidature à l’élection présidentielle. Surtout après les recrutements de Thomas Portes, ex-porte-parole de Sandrine Rousseau, et Aurélie Trouvé, ex-porte-parole de l’association Attac.

Avec, pour objectif, de “contrer la réalité médiatique dans laquelle nous sommes, où les idées de droite et d’extrême droite sont omniprésentes”, affirme son entourage, expliquant qu’à ce stade de la campagne, il est davantage question de se concentrer sur la fond du discours, que sur la forme. Une stratégie inverse à celle d’Éric Zemmour, qui travaille ce dimanche uniquement son image avec, notamment, un nouveau logo et une “scénographie” qui seront révélés, et qui l’accompagneront tout au long de sa campagne. Avec l’espoir qu’il soit enfin considéré comme un candidat crédible, et non comme un polémiste à la dérive lancé dans une course qui le dépasse.

À voir également sur Le HuffPost: Ciotti et Zemmour: le “jeu” des 7 ressemblances

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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