Le luxueux nouveau campus de Sciences Po met en tension son modèle économique
Sciences Po inaugure le 28 janvier son nouveau campus du "1, Saint Thomas", un écrin luxueux en plein cœur du quartier le plus cher de Paris, qui met en tension son modèle économique. Un défi pour son nouveau directeur, Mathias Vicherat.
C’est ce 28 janvier que inaugure son nouveau campus: le "1, Saint Thomas", du nom de la petite place cachée dans le cossu VIIème arrondissement de Paris. Un havre de paix, entouré de l’église Saint Thomas d’Aquin, d’hôtels particuliers, de splendides vieilles pierres et rutilantes Porsche. Réhabilité par l’architecte , cet ancien noviciat dominicain devenu une fabrique d’armes après la Révolution ne ressemble pas aux locaux souvent vétustes des universités françaises. "C’est injuste", reconnait ce professeur d’histoire en arrivant de bon matin, ravi d’aller donner ses cours dans un lieu si avenant. 14 000 mètres carrés de jardins, un cloître, deux bibliothèques, une grande cafétéria, des studios audiovisuels, sans oublier l’incubateur d’entreprises… Rien n’est trop beau pour l’Institut d'études politiques (IEP) qui entend devenir le "Oxford à la française".
Mais pareil écrin, dans le quartier le plus cher de Paris, coûte une vraie petite fortune: 96 millions d’euros pour les murs et 100 millions de travaux. A la clé, pour la grande école, un endettement de 191 millions d’euros, quasiment équivalent à son budget annuel. "D’ici cinq ans, notre budget aura augmenté de 20%", prévoit pilier de l’établissement depuis des décennies. Pour cela, l’ex-secrétaire général de Danone a des projets plein la tête, en particulier celui de renforcer la faculté avec le recrutement de 80 professeurs permanents. Mais les ressources de l’établissement sont déjà très tendues.
Dès 2018, le : "Fin 2021, l’endettement représentera 80% des recettes de gestion, ce qui contraint durablement le modèle économique." Etalé sur trente ans, son remboursement pèsera 8 millions d’euros dès cette année. Certes, en s’installant place Saint Thomas d’Aquin, l’Institut d’études politiques (IEP) va libérer une dizaine de sites qu’il louait à prix d’or. Mais les économies mettront une décennie à donner leur pleine mesure. Cette année, elles dépasseront à peine les 4 millions. Or le résultat annuel dégagé [...]
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