Luko rachète l'allemand Coya pour devenir un assureur européen
Raphaël Vullierme, diplômé de l’Insa Lyon et d’HEC, a cofondé fin 2016 avec Benoît Bourdel cette néoassurance habitation en ligne, simple et à prix modéré. Cinq ans plus tard, il se lance en Allemagne. Il est l'invité du Club entrepreneurs Challenges - Grant Thornton.
Challenges - Vous rachetez votre rival allemand Coya. Pourquoi?
Raphaël Vullierme - Nous avions un enjeu énorme: devenir notre propre assureur. Jusqu’à présent, nous ne détenions pas notre propre agrément, alors que Coya, la première néoassurance en Allemagne, si. Elle va devenir notre assureur, basé en Allemagne, et nous permettre d’opérer dans toute l’Europe.
Quels sont les défauts des assureurs traditionnels?
L’assurance est très souvent vendue par des commerciaux qui emploient un vocabulaire compliqué. Les gens ne comprennent pas ce qu’ils achètent, ont l’impression de se faire avoir, et les remboursements prennent un temps fou. Enfin, le modèle repose sur un désalignement d’intérêts: moins les assureurs remboursent leurs clients, plus ils gagnent d’argent.
Et vous?
Notre parcours de souscription se fait en ligne, sans commerciaux. Nous affichons en grand –avec des mots simples– ce que l’assurance couvre, et ce qu’elle ne couvre pas. Le client peut poser des questions sur notre tchat, nous répondons en une minute. Et nous remboursons très rapidement.
Et votre modèle?
Sur 100 euros de primes, 70 vont dans une cagnotte qui sert uniquement à rembourser les sinistres. En fin d’année, tout l’argent qui n’a pas servi va à l’association du choix de l’assuré. Les 30 autres euros servent au fonctionnement de l’entreprise. Nous ne gagnons pas plus d’argent si nous ne remboursons rien.
Ce modèle plaît-il?
Nous sommes la néoassurance habitation numéro un en Europe, avec 300.000 assurés et un panier moyen un peu en dessous de 250 euros. La moitié des nouveaux clients de Luko viennent car on leur a recommandé le service. Notre NPS (indice de satisfaction client) est de 75 alors que celui du marché est de 10. Et notre part de marché dans l’assurance en ligne est déjà de 25%.
Il existe d’autres néoassurances: , … Qui gagnera?
Avant, les assureurs faisaient du risque dans tous les domaines. Aujourd’hui, chaque start-up se centre sur un écosystème. Le nôtre, ce sont les serv[...]
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