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L'ombre du chômage plane sur le nouveau plan quinquennal chinois

par Ryan Woo et Sue-Lin Wong PEKIN (Reuters) - Les dirigeants chinois, qui mettent la dernière main au prochain plan quinquennal, vont devoir prendre des mesures pour créer des emplois et compenser les destructions massives de postes liées au ralentissement de la croissance économique et à la restructuration de pans entiers de l'industrie surdimensionnés. La présentation officielle du 13e plan quinquennal coïncidera avec l'ouverture le 5 mars de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire. Le Premier ministre Li Keqiang présentera à cette occasion le bilan de l'année écoulée et les objectifs des douze mois à venir, dont l'objectif de croissance de l'économie pour 2016. La deuxième économie mondiale a enregistré une croissance de 6,9% en 2015, le rythme le plus faible en près d'un quart de siècle, et les analystes s'attendent à ce que la croissance ralentisse encore cette année à 6,5%. Certains économistes estiment d'ailleurs que la croissance effective de l'économie chinoise est nettement inférieure aux chiffres officiels. La banque centrale chinoise a annoncé lundi une nouvelle baisse du ratio de réserves des banques et l'injection de l'équivalent de 100 milliards de dollars (92 milliards d'euros) de liquidités supplémentaires pour amortir les effets des destructions d'emplois et des faillites d'entreprises dans certains secteurs industriels. Le gouvernement chinois a dit lundi s'attendre à la disparition de 1,8 million d'emplois dans les industries houillères et sidérurgiques, sans en préciser le calendrier. Pékin promet de débloquer 100 milliards de yuans (14 milliards d'euros) dans les deux ans pour la réinsertion des employés licenciés dans des secteurs comme la sidérurgie. STABILITÉ SOCIALE Pas moins de cinq à six millions de salariés d'entreprises publiques maintenues à flot artificiellement perdront leur emploi dans les deux à trois prochaines années, selon deux sources proches du gouvernement chinois, qui ont requis l'anonymat. L'une des sources a dit que le plan du gouvernement de supprimer cinq millions d'emplois dans des secteurs en surcapacité serait le plus ambitieux depuis la fin des années 90. La restructuration des entreprises d'Etat entre 1998 et 2003 avait entraîné le licenciement de 28 millions de salariés et les autorités avaient mobilisé plus de 73,1 milliards de yuans pour assurer leur réinsertion. Une deuxième source a évoqué un chiffre de six millions de suppressions de postes. Les destructions de postes dans le secteur manufacturier chinois ont atteint leur rythme le plus élevé en sept ans au mois de février, la baisse des commandes poussant les entreprises à se restructurer et à réduire leurs coûts, selon l'indice Caixin-Markit des directeurs d'achat (PMI) du secteur publié mardi. Le taux de chômage dans les villes est resté stable au cours des dernières années et s'établissait à 4,05% à la fin 2015, en dépit du ralentissement de la croissance. De nombreux économistes estiment qu'il est nettement supérieur mais ils soulignent que plusieurs facteurs contribuent à limiter sa progression, en particulier les effets de la politique de l'enfant unique sur la population active. Ils relèvent aussi qu'à l'échelle locale, les responsables font pression sur les entreprises pour qu'elles maintiennent les emplois au nom de la stabilité sociale, quitte à recourir au chômage partiel ou à différer le paiement des salaires. Le gouvernement pousse les travailleurs migrants, ces travailleurs chinois qui ont quitté le lieu de leur domiciliation officielle à la recherche d'un emploi et qui seraient plus de 200 millions, et les très nombreux jeunes diplômés à créer leur propre entreprise. "La croissance de l'emploi des travailleurs migrants est proche de zéro, ce qui veut dire que l'emploi n'a pas progressé en 2015", relève Ernan Cui, analyste de Gavekal Dragonomics. "Nous ne voyons pas de changements structurels qui pourraient se traduire par de meilleures nouvelles pour les travailleurs peu qualifiés." Le secteur des services a certes contribué à créer des emplois en phase avec la stratégie des autorités de basculement d'un modèle de croissance axé sur l'industrie, l'investissement et l'exportation vers une économie dont le moteur est la demande intérieure. Mais, la reconversion des travailleurs de l'industrie en employés dans les services n'est pas aisée. "La plupart des emplois dans le secteur des services sont dans la distribution et la restauration", note Ernan Cui. "Dans ces deux branches, les créations d'emplois ont progressé à un rythme très rapide au cours des dernières années, mais on ne peut pas dire si une personne qui a perdu son emploi dans une mine de charbon sera capable d'en retrouver un dans un restaurant." (avec Benjamin Kang Lim et David Stanway, Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)