Loi anti-espionnage : nouveau tour de vis de Pékin

AFP/Archives - Noel CELIS

Une loi élargit encore le champ d'application du régime anti-espionnage chinois. De quoi inquiéter toujours davantage la communauté d’affaires étrangère en Chine.

Les ambitions chinoises de surveillance et de répression ont-elles une limite? Celle-ci en tout cas ne cesse de s’éloigner. Le Comité Permanent de l’Assemblée Nationale Populaire, équivalent du Parlement, a voté le 26 avril une révision, qui entre en vigueur en juillet prochain, de sa loi anti-espionnage de 2014. Le texte couvrait les secrets d’État, dont la définition était laissée dans le vague, à la discrétion de l’administration. Il définissait son champ d’application au monde entier. Il contraignait les entreprises chinoises à partager avec le pouvoir les données recueillies sur ses usagers sans en informer ces derniers.

Plus généralement, la loi de 2014 s’inscrivit dans un tournant autoritaire pris et assumé par Xi Jinping lors de son accès au pouvoir. “Dans un discours important, fin 2012, Xi a raconté sa vision de l'effondrement de l'Union soviétique et en a tiré la leçon suivante pour le parti communiste chinois: le leader doit contrôler totalement, sans faillir, les outils de la dictature que sont l'information, la propagande, l'idéologie, les données, l'économie et l'appareil répressif. Les dix années suivantes ont été marquées par la mise en œuvre de ce qu'il avait annoncé dans ce discours”, explique dans les colonnes du quotidien japonais des affaires Nikkei Matt Pottinger, ex-conseiller à la sécurité nationale de l’administration Trump et très fin sinologue.

Reprise en main de Hong Kong, contrôle de plus en plus tatillon des allées et venues de la population, verrouillage de l’information, escamotage de personnages publics du jour au lendemain… Exemple parmi d’autres de cette obsession du contrôle de l'information: trois ans après l’apparition du Covid-19 qui mit l’économie mondiale à genoux et fit, selon l’OMS, 7 millions de morts, l’administration chinoise continue de refuser l’accès à l’information qui permettrait de déterminer son origine avec certitude.

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