"Le logement neuf court à la catastrophe", alerte le président des promoteurs immobiliers

@studiorama

INTERVIEW - Le président de la Fédération des promoteurs immobiliers appelle le gouvernement à prendre des mesures plus radicales que celles qu’a annoncées mercredi la Première ministre Elisabeth Borne, pour sauver un marché du neuf qui n’a jamais aussi peu produit de logements.

Challenges: La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé mercredi un ensemble de mesures pour soutenir le secteur du logement. Etes-vous satisfait?

Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers: Je suis satisfait que le gouvernement ait pris conscience de ce qu’on annonce depuis longtemps. Les mesures vont évidemment dans le bon sens. Mais rien n’indique qu’elles suffiront à résoudre la crise du logement que traverse notre pays et qui touche tous ses citoyens. J’attends aussi les conclusions du Conseil national de la refondation du Logement, présidé par Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé Pierre, et Véronique Bédague, PDG de Nexity.

La crise est elle aussi profonde que vous le dites? Les promoteurs ont l’habitude de réclamer des aides pour leur secteur, qu’est-ce qui fait que la situation est, cette fois, différente?

Les chiffres, tout d’abord. Le secteur du neuf s’enfonce dans une crise sans précédent: les ventes de logements aux particuliers ont baissé de 40% au dernier trimestre 2022 et les remontées que nous avons sur le début de l’année sont encore plus inquiétantes. Les investisseurs institutionnels et sociaux ont aussi arrêté d’acheter et les promoteurs ont arrêté de lancer des programmes.

Lire aussiImmobilier: nos conseils pour acheter, vendre ou investir en 2023

"Le secteur court à la catastrophe"

Quelles conséquences?

Elles sont de trois ordres. Les bailleurs sociaux ne peuvent plus accéder aux logements sociaux, parce que ce sont les promoteurs privés qui les produisent. Deuxième conséquence: les objectifs de réduction de la signature carbone de l’immobilier s’éloignent parce que les logements neufs sont le meilleur moyen de moderniser le parc et de le rendre moins dépendant des énergies fossiles. Troisième conséquence: les particuliers ne peuvent pas trouver à se loger. Et ils ne peuvent pas plus se reporter sur le marché de l’ancien: celui-ci est déjà saturé (et trop cher) dans les secteurs où la demande [...]

Lire la suite sur challenges.fr

A lire aussi