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L'Irlande, prête à se passer d'aide, allège l'austérité

par Sam Cage et Padraic Halpin

DUBLIN (Reuters) - Le gouvernement irlandais a dévoilé mardi un projet de budget marqué par un assouplissement des mesures d'austérité, afin d'alléger la pression sur les contribuables au moment où le pays s'apprête à se passer de l'aide de ses bailleurs de fonds internationaux.

Dublin a profité de la marge de manoeuvre financière que lui offre un récent accord sur les dettes du secteur bancaire pour revoir à la baisse le montant des coupes budgétaires prévues l'an prochain.

Ayant à plusieurs reprises fait mieux que les objectifs budgétaires et financiers qui lui étaient fixés, le Premier ministre Enda Kenny pense pouvoir sortir l'Irlande le 15 décembre du plan d'aide lancé il y a trois ans par l'Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI).

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"D'ici l'adoption de la majorité des mesures que j'ai annoncées aujourd'hui, je suis sûr que l'Irlande aura quitté le programme de l'UE et du FMI le 1er janvier prochain", a déclaré le ministre des Finances, Michael Noonan, face au parlement.

Une sortie du plan d'aide permettrait à la fois au gouvernement, formé par une coalition entre le Fine Gael (centre droit) d'Enda Kenny et les travaillistes, de prouver qu'il est parvenu à reconquérir la souveraineté économique du pays et aux autorités européennes d'afficher l'efficacité des politiques d'austérité qu'elles privilégient depuis le début de la crise.

"Alors que la croissance économique continue et que de nouveaux emplois sont encore créés, nous bénéficions de vents favorables pour atteindre nos objectifs et retrouver notre souveraineté", a dit Michael Noonan.

En réaction au septième budget d'austérité en Irlande en six ans, un petit groupe de manifestants s'est rassemblé devant le Parlement et arborait des pancartes "L'austérité tue". Leur nombre réduit n'était en rien comparable aux vastes mouvements de contestations observés en Espagne et en Grèce.

MAINTIEN DE LA BAISSE DE LA TVA

En choisissant d'alléger les mesures d'austérité prévues pour 2014, le gouvernement prend le contre-pied des recommandations de la banque centrale et des choix initiaux de l'UE et du FMI. Mais les objectifs fixés à Dublin ayant tous été atteints et même dépassés, cette attitude ne devrait pas remettre en cause la fin du plan d'aide de 85 milliards d'euros.

Le budget 2014 limite donc l'ajustement budgétaire à 2,5 milliards d'euros, contre 3,1 milliards prévus initialement, avec en particulier une hausse des taxes sur l'alcool et le tabac et une mise à contribution du secteur bancaire à hauteur de 150 millions d'euros.

En incluant ces mesures, l'Irlande aura réalisé 95% des 33 milliards d'euros de réductions de dépenses et de recettes nouvelles nécessaires pour ramener son déficit sous le seuil de 3% du produit intérieur brut (PIB) fixé par l'UE, selon les estimations de la société d'investissement Goodbody Stockbrokers.

Au niveau de la fiscalité, Michael Noonan a notamment maintenu une baisse de la TVA qui a profité au secteur de l'hôtellerie-restauration et a réduit à zéro la taxe sur les transports aériens.

Le ministre table sur une nette accélération de la croissance économique à 1,8% l'an prochain, après 0,2% attendu cette année, ce qui devrait contribuer à limiter le déficit à 4,8% du PIB, en dessous donc des 5,1% prévus par le plan d'aide.

Pour cette année, le ministre des Finances attend un déficit de 7,3% du PIB. Il vise un léger excédent primaire (hors service de la dette) en 2014.

"La dynamique de croissance s'accélère, avec un possible effet d'entraînement sur 2014", explique Alan McQuaid, chef économiste de Merrion Stockbrokers. "Les marchés vont probablement considérer cela comme la dernière étape avant la sortie du plan d'aide."

Avec Conor Humphries, Marc Angrand et Julien Dury pour le service français, édité par Gilles Trequesser