Les librairies du Quartier latin, pénalisées par la hausse des loyers, ferment les unes après les autres
Dans le Quartier latin, coeur du savoir dans la capitale française depuis le Moyen Âge, la fermeture prochaine de quatre librairies du groupe Gibert, l'un des plus anciens vendeurs de livres du pays, illustre les difficultés d'un secteur qui, étouffé par les prix de l'immobilier, se réinvente ailleurs. Depuis 20 ans, 43% des librairies du quartier ont disparu.
Sur la rive gauche de la Seine, le Quartier latin, où s'est établie l'université de la Sorbonne dès le XIIIe siècle, abrite des dizaines de librairies : des plus petites, ultra-spécialisées sur le droit, l'occasion ou la littérature canadienne, aux gigantesques comme la boutique Gibert-Joseph et ses six étages sur le boulevard Saint-Michel.
Mais aujourd'hui avec sa flopée d'enseignes franchisées - Levi's, Celio, Sephora - installées le long de ce boulevard reliant les bords de Seine à la Sorbonne, ce "pôle d'attractivité" est "devenu un centre-ville de province", lâche sans méchanceté apparente un libraire de Boulinier, vendeur historique du quartier. Malmenée par la hausse des loyers, cette librairie, née au XIXe siècle sur ce même boulevard, a dû déménager son magasin principal vers un local plus petit au printemps dernier.
Le groupe Gibert ferme quatre boutiques
Axées sur le scolaire et l'universitaire, puis confrontées à la concurrence de la vente en ligne et de son mastodonte Amazon, les librairies du quartier ont vu leur nombre chuter de 43% en 20 ans, selon les chiffres communiqués à l'AFP par l'Atelier (...)