Publicité
Marchés français ouverture 1 h 3 min
  • Dow Jones

    38 460,92
    -42,77 (-0,11 %)
     
  • Nasdaq

    15 712,75
    +16,11 (+0,10 %)
     
  • Nikkei 225

    37 629,53
    -830,55 (-2,16 %)
     
  • EUR/USD

    1,0715
    +0,0014 (+0,13 %)
     
  • HANG SENG

    17 260,71
    +59,44 (+0,35 %)
     
  • Bitcoin EUR

    59 977,51
    -2 356,30 (-3,78 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 389,28
    -34,82 (-2,44 %)
     
  • S&P 500

    5 071,63
    +1,08 (+0,02 %)
     

L'ex-SNCM garde le cap avec des comptes 2016 équilibrés

MARSEILLE (Reuters) - La compagnie maritime Corsica Linea a dressé mardi un "premier bilan positif" depuis sa reprise, début mai, des activités de l'ex-Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) et annoncé un résultat à l'équilibre pour 2016.

"La première étape, celle de la transformation de l'entreprise, a été réussie. Vu l'historique de la société, ce n'était pas simple", a dit à la presse le directeur général de la nouvelle compagnie, Pierre-Antoine Villanova.

Corsica Linea a annoncé un chiffre d'affaires de 170 millions d'euros pour 2016, soit cinq millions de plus que les prévisions, ce qui lui permet de renouer avec l'équilibre.

"On est un peu plus qu'à l'équilibre", a précisé Pierre-Antoine Villanova, dont la compagnie enregistre notamment une augmentation de 40% de son taux de remplissage de fret, soit 850.000 mètres linéaires transportés sur l'année.

PUBLICITÉ

Ce résultat conforte le leadership de l'entreprise dans le transport de marchandises entre la Corse et Marseille, avec 45% de parts de marché.

Corsica Linea a également transporté 500.000 passagers, dont 300.000 sur les dessertes entre l'île et le continent, le reste sur les liaisons avec le Maghreb.

Elle prévoit d'en transporter 100.000 de plus sur la destination corse l'an prochain et de porter à plus long terme sa part de marché de 10 à 30%, au détriment de Corsica Ferries.

"On ne sera jamais leader face à Corsica Ferries qui pèse aujourd'hui 80% des parts du marché passagers. L'objectif de 2017 est de passer de 10 à 15%", a dit Pierre-Antoine Villanova.

Il estime que la nouvelle compagnie a su gommer les défauts de la SNCM, dont un manque de fiabilité dû à des grèves à répétition, des manquements dans l'accueil des clients et des prix trop élevés, ainsi que les erreurs de gestion des anciens actionnaires dont Transdev, coentreprise entre Veolia et la Caisse des dépôts.

"Ce n'est pas terrible ce qu'ils ont fait. On n'a pas leurs moyens mais on fait ce que l'on dit. Cela n'améliore pas mon opinion des grands groupes", a déclaré Pierre-Antoine Villanova.

UNE COMPAGNIE RÉGIONALE

Pour le directeur général, 2017 sera une "année de consolidation", avec une prévision à 180 millions d'euros de chiffre d'affaires, et "de choix stratégiques", notamment dans ses rapports avec la collectivité territoriale de Corse (CTC).

Dominée depuis décembre 2015 par les nationalistes, la CTC n'a jamais caché sa volonté de créer une compagnie régionale pour assurer les liaisons entre la Corse et le continent, et de se positionner au coeur du futur système.

Les élus corses ont reconduit le 30 septembre, à l'unanimité, les armements de la Corsica Linea et de la Méridionale pour assurer la délégation de service public (DSP) des dessertes de la Corse au départ de Marseille.

D'une durée de 12 mois, cette DSP provisoire doit laisser le temps à la CTC de peaufiner son projet de compagnie régionale, notamment à travers la création de deux sociétés d'économie mixte dédiées, d'une part aux rotations entre Marseille et les ports corses de Bastia et Ajaccio, d'autre part à la desserte de trois ports secondaires.

"On veut se positionner sur un schéma sur le long terme, avec une position qui est plutôt de suivre la collectivité que de vouloir s'y opposer", reconnaît le dirigeant de Corsica Linea, que la position de l'Union européenne n'inquiète pas.

"Il y a des échanges entre l'Office des transports de la Corse (OTC) et Bruxelles. On attend de savoir ce qui en sortira", dit-il. "Ce ne sera pas un long fleuve tranquille, il y aura des changements et des aménagements."

La Commission européenne avait donné son aval à la reprise de la SNCM, placée en redressement judiciaire en novembre 2015, constatant une "discontinuité économique" qui ouvrait la voie à l'abandon des recours européens pour obtenir le remboursement de 440 millions d'euros de subventions illégales.

Corsica Linea, qui possède une flotte de six navires pour ses rotations avec la Corse et le Maghreb, emploie 875 salariés, soit la moitié des effectifs de l'ex-SNCM. Elle a eu recours à 450 embauches saisonnières en 2016.

La compagnie maritime prévoit l'an prochain 20% de traversées supplémentaires sur la Corse, avec une flotte identique, soit 1.733 traversées au total.

(Jean-François Rosnoblet, édité par Emmanuel Jarry)