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L'Europe redonne de l'air aux banques grecques, Syriza en crise

par Lefteris Karagiannopoulos et George Georgiopoulos

ATHENES (Reuters) - L'Europe a pris jeudi ses premières mesures pour financer une économie grecque à bout de souffle, quelques heures après le feu vert du parlement grec à un programme d'austérité draconien qui a divisé l'alliance de gauche au pouvoir à Athènes et pourrait ouvrir la voie à des élections anticipées dans les mois à venir.

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé le montant des liquidités d'urgence accordées aux banques grecques, qui rouvriront lundi, même si le plafonnement des retraits sera sans doute maintenu pour éviter une ruée aux guichets.

Les ministres des Finances de l'Union européenne (Ecofin) ont dans le même temps approuvé l'octroi d'un prêt-relais de 7 milliards d'euros qui permettra à Athènes de rembourser dès lundi prochain une échéance à la BCE et ses arriérés de paiement au Fonds monétaire international (FMI).

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Ces décisions seront mises en oeuvre si le Bundestag allemand approuve vendredi l'ouverture de négociations sur un nouveau plan d'aide à la Grèce, le troisième en cinq ans, d'un montant maximum de 86 milliards d'euros et d'une durée de trois ans, validé dans son principe par l'Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro).

Les institutions européennes récompensent ainsi le Premier ministre grec Alexis Tsipras qui a obtenu dans la nuit de mercredi à jeudi un large soutien de la Vouli, le parlement grec, aux réformes réclamées en échange par les créanciers.

Mais le vote laissera des traces en raison de la fronde de plusieurs dizaines d'élus de Syriza, la coalition de gauche radicale au pouvoir, et un remaniement est attendu pour remplacer quatre membres du gouvernement qui se sont rebellés.

Le plan a été approuvé par 229 voix pour, 64 voix contre et six abstentions. Trente-deux des 149 élus de Syriza ont voté "non" à ce nouveau programme d'austérité, dont l'ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis. Les six abstentionnistes appartenaient également au parti de gauche.

Tirant les conclusions de ce vote, le ministre grec de l'Intérieur Nikos Voutsis n'a pas exclu que des élections législatives anticipées aient lieu en septembre ou en octobre.

Dans l'intervalle, un haut fonctionnaire gouvernemental grec a dit qu'Athènes n'annoncerait pas de remaniement de l'exécutif ce jeudi, coupant court aux bruits qui courent à la suite précisément de la fronde au sein de Syriza.

SCHÄUBLE DÉFEND TOUJOURS L'IDÉE D'UN "GREXIT"

La décision du parlement grec a convaincu la Banque centrale européenne de relever les liquidités d'urgence (ELA) accordées aux banques grecques qui rouvriront lundi après avoir été fermées depuis le 29 juin.

"Les choses ont changé maintenant", a déclaré le président de la BCE Mario Draghi. "Nous avons eu une série de nouvelles avec l'approbation du crédit-relais, avec les votes, les différents votes des différents parlements, qui ont à présent rétabli les conditions d'un relèvement de l'ELA."

Mario Draghi a précisé que l'ELA serait relevé de 900 millions d'euros pour une semaine, en soulignant que cette fourniture de liquidités d'urgence n'avait jamais été prévue pour être illimitée et inconditionnelle.

Dans un communiqué, l'Eurogroupe a rappelé que sa décision en faveur de l'ouverture de négociations sur un troisième plan d'aide à la Grèce devait encore être validée par les parlements de la zone euro, dont le Bundestag vendredi. Les parlements finlandais et lituanien ont donné leur feu vert jeudi matin.

Même s'il a assuré qu'il demanderait avec une "conviction totale" à la chambre basse du parlement allemand d'approuver l'ouverture de négociations, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a répété jeudi qu'une sortie provisoire de la zone euro serait probablement la meilleure solution pour la Grèce.

Wolfgang Schäuble a souligné à l'antenne de la radio Deutschlandfunk que de nombreux économistes doutaient de la possibilité pour la Grèce de sortir de ses difficultés sans une décote sur sa dette, mais que cette décote était incompatible avec les traités sur l'appartenance à la zone euro.

Après l'Eurogroupe, les ministres des Finances de l'Union européenne ont donné leur aval au déblocage de 7 milliards d'euros à Athènes, a annoncé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Le prêt-relais sera accordé jusqu'à la mi-août via le Mécanisme européen de stabilité financière (MESF), a précisé la porte-parole du chef de l'exécutif bruxellois.

Face aux réticences de pays non membres de la zone euro comme le Royaume-Uni ou la République tchèque, un compromis a été trouvé prévoyant d'utiliser des fonds de la zone euro comme garantie de leurs contributions.

TSIPRAS "N'Y CROIT PAS"

Pour convaincre le parlement de voter des mesures d'austérité plus sévères encore que celles rejetées par plus de 61% des Grecs lors du référendum du 5 juillet, Alexis Tsipras a déclaré que la seule alternative était une sortie chaotique de la zone euro encore plus catastrophique pour le pays.

"Nous n'y croyons pas, mais nous sommes contraints de l'adopter", a dit le Premier ministre grec. "Je reconnais que ces mesures budgétaires sont rudes, qu'elles ne seront pas bénéfiques pour l'économie, mais je suis forcé de les accepter."

Le plan, sur lequel il s'est entendu lundi à Bruxelles avec ses partenaires européens, prévoit notamment une hausse de la TVA et une réforme des retraites, des règles de négociation collective, du droit de grève et des licenciements collectifs ainsi que des privatisations dont les fruits seront utilisés pour recapitaliser les banques et réduire la dette.

Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a jugé "réaliste" de présumer que les privatisations grecques rapporteraient 50 milliards d'euros, cessions qui s'étaleront au-delà des trois ans du plan de renflouement.

Klaus Regling, le directeur du Mécanisme européen de stabilité (MES), appelé à débloquer plusieurs dizaines de milliards d'euros pour la Grèce, dit s'attendre à ce que son organisme alloue 50 milliards d'euros à Athènes sur les 82 à 86 milliards évoqués.

Le reste proviendrait de fonds que le FMI n'a toujours pas versés à Athènes, à hauteur de 16 milliards, ainsi que des recettes de privatisations et peut-être d'emprunts sur les marchés vers la fin des trois années du programme.

(Avec Paul Taylor et James Mackenzie, John O'Donnell à Francfort, Jan Strupczewski à Bruxelles, Padraic Halpin à Dublin, Caroline Copley à Berlin, Michele Kambas à Athènes,; Jean-Philippe Lefief et Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)