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L'Espagne verra-t-il un nouveau gouvernement en 2023?

JON NAZCA

2023, Le monde qui vient (48/53). Le gouvernement socialiste espagnol de Pedro Sanchez va être mis à rude épreuve en 2023, avec deux échéances électorales. Si un changement de gouvernement est probable, il n'est toutefois pas inévitable.

L'Espagne se prépare à une année 2023 bien remplie. En mai auront lieu les élections municipales, souvent considérées comme une sorte de premier round des élections générales, lesquelles se tiendront probablement avant la fin de l'année. En outre, l'Espagne assurera la présidence tournante de l'UE au second semestre.

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Pour connaître les enjeux qu'elles représentent pour le gouvernement actuel, il faut se remémorer son arrivée à la tête du pays. L'exécutif espagnol a accédé au pouvoir à la suite d'une motion de défiance déposée par le Parti socialiste contre le Parti populaire (PP) de centre droit en 2018. Le socialiste Pedro Sanchez est alors devenu Premier ministre. Mais les socialistes ont dû se résoudre à former une coalition avec la formation d'extrême gauche Podemos, sans toutefois obtenir une majorité. Ce premier gouvernement espagnol de coalition vraiment innovante grâce à d'habiles accords avec diverses petites formations a réussi à faire adopter des textes sur le climat, l'éducation, le marché du travail, les relations hommes-femmes, etc.

Cela dit, comme partout en Europe, l'année 2022 a été difficile (pandémie, inflation, guerre en Ukraine...). Le gouvernement a réagi avec un panier fourre-tout de remèdes, plus ou moins avisés. Pendant ce temps, le PP se choisissait un nouveau leader, Alberto Nuñez Feijoo.

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Le discours entrepreneurial de ce dernier et les difficultés du gouvernement face à l'inflation ont propulsé en tête des sondages le PP, qui pourrait l'emporter en 2023. Mais il est peu probable qu'il obtienne une majorité absolue.

Pour gouverner, il aura besoin du soutien de Vox, un parti de la droite dure. Or la perspective de voir Vox au pouvoir galvanisera la gauche.

Lane Greene, correspondante en Espagne pour The Economist

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