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Les faucons de la Fed prennent en compte le tumulte des marchés

par Jonathan Spicer et Howard Schneider

JACKSON HOLE, Wyoming (Reuters) - Les membres de la Réserve fédérale les plus pressés d'engager le processus de relèvement des taux d'intérêt américains ont déclaré vendredi que les turbulences sur les marchés financiers pourraient pousser la banque centrale à retarder le resserrement de sa politique monétaire au-delà du mois de septembre, malgré les preuves que la croissance américaine reste vigoureuse.

James Bullard, le président de la Fed de St. Louis, a affirmé, lors d'un entretien accordé à Reuters, qu'il restait favorable à un relèvement des taux dès la prochaine réunion de politique monétaire, mi-septembre, ajoutant simplement que la Fed hésiterait sans doute à franchir le pas si les marchés restaient volatils jusqu'à cette date.

Les mouvements erratiques des marchés et le ralentissement de l'économie chinoise ont eu pour l'instant peu d'effet sur l'économie américaine, a-t-il souligné, en marge du symposium économique de Jackson Hole (Wyoming) auquel participent de nombreux responsables de banques centrales du monde entier.

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"Rien de ce qui s'est passé jusqu'ici n'a radicalement modifié les perspectives des Etats-Unis au point de changer la trajectoire de base de la politique monétaire", a-t-il dit.

"Ma préférence serait - et c'est notre stratégie - d'agir plus tôt mais d'agir progressivement. Donc allons-y et nous pourrons ajuster le rythme des hausses en fonction des données qui nous arriveront sur l'économie américaine et de l'évolution des prévisions", a ajouté James Bullard, qui a déclaré auparavant juger justifiée une hausse de taux en septembre.

"Donc l'un des avantages que nous avons est que l'orage a lieu maintenant et, pour l'instant en tout cas, nous pensons qu'il se sera calmé d'ici la tenue de la réunion du FOMC (comité de politique monétaire de la Fed)", a-t-il ajouté.

"Si les marchés sont extrêmement volatils à l'approche de la réunion, tout le monde dit la même chose - je propose donc d'attendre que les choses se calment, de voir où elles nous mènent et, une fois constaté, de prendre une décision."

La forte volatilité des marchés financiers ces derniers jours à semé le doute sur le calendrier possible du resserrement de la politique monétaire de la Fed, notamment après les propos de William Dudley, un proche conseiller de la présidente de l'institution, Janet Yellen, jugeant une hausse de taux en septembre moins urgente qu'auparavant.

La tendance à Wall Street a été alourdie en séance par les commentaires du vice-président de la Fed, Stanley Fisher, qui a semblé suggérer vendredi à Jackson Hole qu'une hausse des taux dès le mois prochain restait de l'ordre du possible, en fonction de l'évolution de la conjoncture et des marchés.

TROP TÔT POUR SE PRONONCER

"Il est trop tôt pour se prononcer", a-t-il dit dans un entretien à la chaîne de télévision CNBC. "Nous continuons de surveiller l'évolution de la situation. Je ne veux donc pas me précipiter et me décider maintenant sur ce qu'il faut en conclure: plus urgent, moins urgent, etc", a-t-il ajouté.

Sur le marchés des taux, les déclarations du président de la Fed d'Atlant, Dennis Lockart, à Bloomberg News, qui a jugé raisonnable d'estimer autour de 50% la probabilité d'une hausse de taux en septembre et évoqué la possibilité d'un relèvement à la réunion des 27-28 octobre, ont modifié les paris des traders.

Le niveau des taux swap suggère désormais que les traders estiment à 56% la probabilité d'un relèvement en octobre, contre 43% jeudi. Ils estiment à 35% les chances d'un relèvement en septembre et à 77% celles d'une hausse en décembre.

James Bullard s'inscrit lui dans le camp des responsables de la Fed pour lesquels les fluctuations des marchés boursiers, alimentées notamment par les doutes sur la croissance chinoise, ont moins d'impact sur la trajectoire de la politique monétaire.

De son côté, Loretta Mester, la présidente de la Fed de Cleveland, a estimé que l'économie américaine pourrait supporter une hausse modeste des taux, mais elle n'est pas allée jusqu'à affirmer qu'elle soutiendrait une telle hausse lors de la réunion de septembre.

"Je veux consacrer le temps dont je dispose d'ici à la réunion de septembre pour évaluer toutes les informations économiques qui nous parviendront, y compris la volatilité récente des marchés et les raisons de celle-ci", a-t-elle expliqué dans un entretien au Wall Street Journal.

"Mais cela n'a pas modifié pour l'instant ma position de fond, à savoir que l'économie américaine est solide et qu'elle peut supporter une hausse des taux d'intérêt", a-t-elle ajouté.

Le président de la Fed de Minneapolis, Narayana Kocherlakota, depuis longtemps opposé à un relèvement rapide des taux, a quant à lui déclaré qu'une hausse cette année ne se justifierait pas, sauf en cas de modification importante des perspectives économiques.

"En excluant cela, je ne considère pas qu'à court terme une hausse des taux serait appropriée, et par 'court terme', je veux dire d'ici la fin 2015", a-t-il dit à la chaîne de télévision CNBC depuis Jackson Hole.

Pour Narayana Kocherlakota, qui quittera la Fed à la fin de l'année, il faudra plusieurs années pour que l'économie américaine génère une inflation soutenue et il serait plus approprié d'envisager de lui apporter un soutien supplémentaire.

James Bullard, lui, a évoqué l'idée, dans son enterviw Reuters, que la Fed pourrait relever ses taux une fois, puis les "suspendre" à ce niveau si l'inflation restait trop faible.

(avec Jason Lange et Krista Hughes; Marc Angrand et Juliette Rouillon pour le service français)