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Les pays clients de l'A400M s'impatientent face aux retards

par Tim Hepher et Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Plusieurs pays européens, dont la France, exercent une pression accrue sur Airbus Group afin que les performances et le calendrier de livraison de l'avion de transport militaire A400M satisfassent enfin leurs exigences après des retards à répétition, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Après plusieurs années de dépassements de coûts liés à des difficultés techniques, le plus gros programme militaire européen a replongé dans une phase d'incertitudes à cause de problèmes de moteur attribués à un sous-traitant italien, ce qui pourrait inciter les pays clients à réclamer des indemnités.

La France a écrit à Airbus Group pour lui demander de lui préciser clairement si les nouveaux problèmes de l'A400M seraient réglés cette année mais le groupe européen n'a pas été en mesure de s'y engager, a-t-on précisé de mêmes sources.

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Face à des besoins urgents en Afrique subsaharienne et en Irak, Paris se plaint de problèmes majeurs susceptibles de gêner ses interventions militaires, comme des défauts sur la boîte de transmission qui nécessitent des inspections des avions au bout de 20 heures en vol.

Les systèmes de protection des A400M en cas d'attaque sont incomplets et les capacités de parachutage de troupes plus limitées que prévu, a également constaté Paris.

Prié de dire si Airbus Group était parvenu à fournir à la France et ses autres clients plus de visibilité sur la résolution de ces problèmes, une source proche du dossier a répondu :

"Non, pas à cette heure-ci et en particulier pas dans les délais, c'est-à-dire à la fin de cette année".

Le ministère de la Défense n'a pas souhaité faire de commentaire.

Airbus Group a dit qu'il avait pour habitude de ne pas commenter les discussions avec ses clients.

USINE ITALIENNE "OBSOLÈTE"

L'A400M a été commandé par sept pays européen de l'Otan - Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Luxembourg et Turquie - pour donner à l'Europe des capacités de transport militaire indépendantes.

Le programme de 20 milliards d'euros, qui a bénéficié d'un renflouement multinational de 3,5 milliards en 2010, a été endeuillé par un crash qui a fait apparaître une vulnérabilité des systèmes d'alarme du cockpit.

Le problème découvert début 2016 sur la boîte de transmission fournie par l'italien Avio Aero, filiale de General Electric, est de nature industrielle mais ne compromet pas la sûreté de l'appareil, a estimé Airbus Group.

"C'est actuellement le principal problème et cela génère des incertitudes sur le nombre d'avions qui peuvent être livrés cette année parce qu'on ne sait pas encore combien de boîtes de transmission le fournisseur Avio pourra fournir", a dit une source proche du programme.

L'usine turinoise d'Avio est "obsolète et doit être modernisée", a-t-on ajouté de même source, précisant que la situation s'était améliorée depuis le rachat de l'italien par General Electric en 2013.

Un porte-parole d'Avio a déclaré que le motoriste était déterminé à améliorer sa production, tout en se refusant à tout commentaire spécifique sur l'A400M.

Airbus Group dit qu'une solution à long terme sera mise en oeuvre en septembre pour les boîtes de transmission, a-t-on déclaré de sources industrielles.

En avril, le groupe avait dit qu'il espérait toujours atteindre son objectif de livraison de 20 A400M en 2016, mais que cet objectif paraissait de plus en plus ambitieux. Airbus Group en a livré cinq depuis le début de l'année, dont un à la France.

"Nous savons que c'est très frustrant pour nos clients et nous travaillons extrêmement dur avec nos fournisseurs de moteurs, et en particulier Avio, pour trouver une solution et la mettre en oeuvre dans les meilleurs délais", a déclaré une porte-parole d'Airbus Group.

Les armées de l'air ont toutefois salué les capacités de l'avion dont Tom Enders a dit la semaine qu'il "valait la peine d'attendre".

Mais des doutes demeurent sur la fourniture de capacités de ravitaillement d'hélicoptères, un objectif spécifique fixé par la France, qui a en conséquence commandé quatre C-130 à l'américain Lockheed Martin.

Airbus Group doit en outre régler d'autres problèmes, dont le remplacement d'un alliage utilisé sous l'aile en raison de la découverte d'une micro-fissure.

(Edité par Jean-Michel Bélot)