Publicité
Marchés français ouverture 4 h 29 min
  • Dow Jones

    38 790,43
    +75,66 (+0,20 %)
     
  • Nasdaq

    16 103,45
    +130,27 (+0,82 %)
     
  • Nikkei 225

    39 596,29
    -144,15 (-0,36 %)
     
  • EUR/USD

    1,0878
    +0,0001 (+0,01 %)
     
  • HANG SENG

    16 635,81
    -101,31 (-0,61 %)
     
  • Bitcoin EUR

    60 296,49
    -2 181,80 (-3,49 %)
     
  • CMC Crypto 200

    885,54
    0,00 (0,00 %)
     
  • S&P 500

    5 149,42
    +32,33 (+0,63 %)
     

Les grands argentiers de la zone franc défendent le franc CFA

par Yann, Le et Guernigou

PARIS (Reuters) - Le franc CFA est à sa juste valeur et, loin d'être un frein à la croissance, permet aux pays qui l'ont pour monnaie de mieux résister au choc créé par la faiblesse des cours des matières premières, ont estimé vendredi les responsables financiers de la zone franc.

"Nous menons régulièrement des études économiques pour voir si le franc CFA est surévalué ou sous-évalué par rapport à son niveau économique de très long terme. Aujourd'hui notre réponse est très claire, le franc CFA n'est ni sous-évalué, ni surévalué", a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Il a ajouté que le franc CFA, devise partagée par 14 pays d'Afrique subsaharienne plus les Comores, agissait comme un "mécanisme de protection contra-cyclique", qui évite que son taux de change s'apprécie trop quand les cours des matières premières flambent ou qu'il périclite quand ils sont faibles, comme c'est le cas aujourd'hui, avec pour conséquence des poussées inflationnistes.

PUBLICITÉ

"De grands pays pétroliers d'Afrique qui ne sont pas dans la zone franc ont aujourd'hui des inflations domestiques à deux chiffres très spectaculaires, c'est évidemment une très mauvaise chose pour le pouvoir d'achat", a encore dit le gouverneur.

Il s'exprimait à l'issue de la réunion semestrielle des responsables économiques de la zone franc.

Celle-ci repose sur l'existence d'une parité fixe entre le franc CFA et l'euro, nouée au départ avec le franc français et qui a survécu à la décolonisation.

La question du maintien de ce lien est récurrente en ce qu'il limite pour les pays d'Afrique centrale et occidentale, plus les Comores, de la zone franc leur marge de manoeuvre pour s'adapter à des situations économiques différentes.

MÉCANISME DÉSUET

Elle est revenue sur le devant de la scène avec des déclarations récentes du responsable démissionnaire de la Commission économique de l'Onu pour l'Afrique, l'économiste Carlos Lopès, qui a parlé d'un mécanisme "désuet".

"Aucun pays au monde ne peut avoir une politique monétaire immuable depuis 30 ans. Cela existe dans la zone franc. Il y a donc quelque chose qui cloche", a-t-il dit à l'AFP. Cette situation démontre que "le mécanisme est devenu désuet et n'est pas adapté à la conjoncture internationale qui est très dynamique".

Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a reconnu que ce débat était légitime et "respectable". "Cette monnaie est la monnaie des Africains, c'est à eux de décider de l'avenir de leur monnaie", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Mais pour Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (Beac), le sujet n'est pas d'actualité.

"La crise actuelle n'est pas du tout monétaire, c'est une crise qui provient d'un choc exogène qui impacte nos économies", a-t-il déclaré en insistant sur la stabilité apportée par le franc CFA.

"La Cemac (Communauté économique et monétaire des Etats d'Afrique centrale) exporte du pétrole, la Cemac subit la crise mais les effets sont moins importants que dans d'autres pays où l'inflation a explosé. On voit les avantages", a-t-il souligné.

"Le problème ne se pose pas au niveau du franc CFA, ce n'est pas la préoccupation aujourd'hui" a renchéri son homologue de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), Tiémoko Meyliet Koné.

"La préoccupation c'est de maintenir la croissance (...) et personne ne peut nous dire que d'autres pays qui ont les mêmes 'challenges' que nous sont mieux lotis", en soulignant que le rythme de croissance atteignait aujourd'hui 7% dans les huit pays d'Afrique de l'Ouest membres de la zone franc.

(Edité par Sophie Louet)