L'environnement, un sujet encore trop absent de la stratégie des entreprises

XAVIER VILA/SIPA

EXCLUSIF- KPMG dévoile ce vendredi 9 décembre une étude sur la prise en compte des critères ESG (environnement, social, gouvernance) par les entreprises en France, et leur niveau de maturité sur ces questions extra-financière. Résultat: toutes s'en emparent, mais encore peu à un niveau stratégique.

De plus en plus mobilisé par ses clients sur les sujets de transition environnementale, le géant de l’audit et du conseil KPMG s’est doté en juin 2022 d’un “centre d’excellence”, co-dirigé par Jérémie Joos, associé de KPMG France. 80 personnes dédiées à l’ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance), au conseil et à l’audit extra-financier.

“Il y a un début de décloisonnement de matière financière et non financière, observe Jérémie Joos. La taxonomie verte de l’Union européenne et la CSRD (directive européenne pour de nouvelles obligations de communication d’informations extra-financières pour les entreprises, ndlr) témoignent d’un début de transformation.” C’est pour mieux la cerner, et l’accompagner, que KPMG a réalisé une étude auprès de ses clients français; pour voir où ils en sont de leur mise aux normes et plus largement de leur transition écologique et sociale.

Une cinquantaine de sociétés ont ainsi été interrogées. Un échantillon trop petit pour être représentatif du tissu économique français, mais qui constitue une bonne base d’analyse pour les équipes de KPMG, estime Jérémie Joos.

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Mobiliser les directions générales

Première bonne nouvelle, les sujets environnementaux et sociaux concernent maintenant toutes les tailles d’entreprises, y compris les ETI et PME. “La pression de l’ESG est en train de descendre d’un cran, analyse Jérémie Joos. Les grands groupes ont été les premiers à s’y mettre, mais réalisent qu’ils ne vont pas y arriver seuls, et doivent mobiliser leur écosystème, fournisseurs, clients… qui sont à leur tour obligés de s’y mettre.”

Autre enseignement, seules 13% des entreprises pilotent leurs sujets ESG au niveau de la direction générale, alors que 58% les pilotent à un niveau moins stratégique, celui de la direction RSE ou développement durable. “Mais c’est un progrès, assure le consultant. Il y a deux ans seulement, ce taux aurait peut-[...]

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