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Le taux du livret A reste à 0,75% malgré l'inflation basse

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a décidé mardi de maintenir à 0,75% la rémunération du Livret A, suivant en cela une recommandation du gouverneur de la Banque de France, en dépit de la faible inflation qui aurait dû le conduire à l'abaisser%.

Il a choisi cependant, suivant là aussi l'avis consultatif de François Villeroy de Galhau, de diminuer à nouveau le taux des plans d'épargne logement, comme il l'avait déjà fait en début d'année, le fixant à 1,0% (contre 1,5% auparavant) pour ceux qui seront ouverts à compter du 1er août.

Dans un communiqué, le ministère des Finances a dit d'autre part accueillir "positivement" deux autres propositions du gouverneur de la Banque de France, à savoir un maintien du taux du livret A à 0,75% lors de sa prochaine révision, en février 2017, juste avant l'élection présidentielle, et un nouveau changement de la formule de son calcul.

En l'état actuel, cette formule, qui tient compte du niveau de l'inflation et des taux du marché monétaire, aurait conduit à l'abaisser à 0,50%, un nouveau plus bas historique pour ce produit d'épargne populaire.

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Dans sa recommandation au gouvernement, François Villeroy de Galhau invoque, comme il l'avait déjà fait en début d'année, les perspectives d’une légère augmentation de l’inflation en 2016, pour justifier une dérogation à l'application de la formule de calcul en vigueur pour le livret A au 1er août mais aussi au 1er février prochains.

L'inflation hors tabac est tombée à +0,2% sur les douze mois à fin juin en France et le gouvernement table sur une remontée à 1,0% en 2017.

Les taux du marché monétaire, l'autre composante de la formule de calcul, évoluent actuellement en zone négative en raison de la politique monétaire très accommodante de la Banque centrale européenne.

UNE DÉCISION HAUTEMENT SENSIBLE

A l'été 2015, le gouvernement avait accepté de faire passer le livret A sous la barre symbolique de 1,0%, à 0,75%.

Ce taux reste particulièrement élevé dans l'environnement actuel pour un produit liquide et totalement défiscalisé, alors que le rendement des emprunts d'Etat français à 10 ans dépasse à peine 0,20% avant prélèvements.

Le précédent gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, estimait que le maintien d'un écart important entre les taux du marché et du livret A constituait un frein à la transmission de la politique de la BCE à l'économie française en renchérissant le coût des ressources des banques, contraintes d'aligner la rémunération de leurs produits d'épargne.

François Villeroy de Galhau insiste de son côté sur l'impact d'un taux du livret élevé sur le financement du logement social, sa principale utilisation, en soulignant qu'un surcoût de 0,5% sur les taux "représente une charge accrue d’environ 8.000 euros par an pendant trente ans pour chaque nouveau logement".

Pour cette raison, il juge souhaitable "une adaptation limitée de la formule" pour assurer le meilleur équilibre entre le bon financement du logement social et le maintien d'une protection contre l'inflation. "Elle permettrait également de réduire la volatilité des taux du livret A", estime-t-il.

La fixation du taux des 61,1 millions de livrets A individuels reste une affaire hautement sensible, même depuis que Dominique Strauss-Kahn a, en 1999, introduit une première formule de calcul censée simplifier les décisions des politiques mais qui n'a, dans les faits, jamais été véritablement suivie.

(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)