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Le nouveau DG de Microsoft devra surprendre

Lors de sa première conférence de presse prévue jeudi, le nouveau directeur général de Microsoft Satya Nadella pourrait dévoiler des versions de la suite bureautique Office dédiées aux iPad d'Apple afin de positionner le groupe cofondé par Bill Gates sur un marché évalué à sept milliards de dollars. /Photo d'archives/REUTERS/Bogdan Cristel

par Bill Rigby

SEATTLE (Reuters) - A peine désigné à la direction générale de Microsoft, Satya Nadella pourrait surprendre d'emblée en rompant avec la stratégie habituelle du groupe et en choisissant de le réorienter vers le mobile.

Lors de sa première conférence de presse, prévue jeudi, il est probable qu'il dévoile, voire qu'il annonce le lancement, des versions de la suite bureautique Office dédiées aux iPad d'Apple afin de positionner le groupe cofondé par Bill Gates sur un marché évalué à sept milliards de dollars.

Cette perspective, dévoilée la semaine dernière, a fait bondir le cours de Microsoft, jusqu'à dépasser les 40 dollars l'action pour la première fois depuis juillet 2000.

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Si une telle décision n'aurait rien d'une avancée technologique majeure, elle témoignerait d'un revirement de la stratégie de Microsoft qui placerait ainsi sa suite bureautique en son coeur afin de se muer en société de services, au détriment peut-être de son système d'exploitation Windows et de sa gamme de tablettes Surface.

Cela traduirait sans aucun doute une volonté de rupture par rapport à l'héritage des années Bill Gates alors que les investisseurs sont de plus en plus circonspects sur les perspectives de Microsoft qui semble peiner à prendre le virage de l'industrie de l'informatique mobile.

"Le fait que Nadella s'apprête à appuyer sur la gâchette (avec Office) montre que ce n'est pas juste un homme du sérail qui va s'inscrire dans les pas de ses prédécesseurs. C'est une nouvelle page qui s'ouvre", commente Daniel Ives, analyste de FBR Capital Markets.

Selon des estimations de Raimo Lenschow, analyste de Barclays, la suite Office pour iPad pourrait lui rapporter entre 840 millions et 6,7 milliards de dollars par an, en fonction du tarif retenu et du nombre d'utilisateurs qui s'en équiperont.

Rick Sherlund, un analyste de Nomura qui plaide depuis longtemps déjà en faveur de cette solution, se réjouit de la perspective de voir Microsoft s'installer sur ce marché tout en se montrant beaucoup plus prudent sur les recettes à en attendre qu'il n'évalue qu'à un milliard de dollars par an.

On ne sait pas non plus encore à quel montant s'éléveraient les redevances qu'il faudra que Microsoft reverse à Apple, qui a l'habitude de s'octroyer 30% du montant des ventes réalisées sur sa plate-forme de vente.

Aucun des deux groupes n'a accepté de s'exprimer.

CENTRE DE GRAVITÉ

Depuis la désignation de Satya Nadella à la tête de Microsoft et les anticipations d'un recentrage de la stratégie autour de l'informatique mobile, l'action Microsoft a pris 11% et évolue à des niveaux proches de plus hauts de 14 ans.

Jeudi, Satya Nadella devrait évoquer non seulement le mobile et le dossier de l'informatique en nuage, mais les investisseurs sont également impatients de savoir s'il entend orienter le groupe vers une direction bien différente.

Pour certains d'entre eux, il sera difficile au nouveau directeur général de déplacer le centre de gravité d'un groupe aussi lourd que Microsoft et quelques-uns auraient souhaité qu'une personnalité plus volontariste en provenance de l'extérieur soit nommée. Le nom d'Alan Mullaly, directeur général de Ford avait un temps été évoqué, avant que la piste ne s'évanouisse.

La perspective d'un revirement de stratégie autour du mobile et de l'informatique en nuage alors que le groupe a longtemps cantonné ses produits à l'univers du PC a toutefois de quoi séduire et elle est perçue comme un signe prometteur.

"C'est quelque chose qui aurait dû être fait depuis des années déjà", souligne J.P. Gownder, analyste de Forrester. "Maintenir Office à l'écart de l'iPad n'a pas fonctionné pour eux. Il faut qu'ils commencent à se départir de ce comportement négatif."

Satya Nadella aura par ailleurs fort à faire sur le matériel. Si les smartphones Windows ont reçu un bel accueil de la critique, ils ne représentent que 3% du marché mondial, tandis que la tablette Surface, concurrente d'Apple, ne pèse que 2%, selon des chiffres du cabinet Gartner.

Le rachat de Nokia pour 7,2 milliards de dollars, dont la finalisation a été repoussée à avril, n'a pas fait l'unanimité auprès des investisseurs, certains pensant qu'il s'agit là d'une stratégie vouée à l'échec de concurrencer Google dont le système d'exploitation Android domine le marché du smartphone.

Les investisseurs surveilleront par ailleurs les annonces que Satya Nadella pourrait faire sur la Xbox, la console de jeux vidéo de Microsoft, alors qu'on évoque régulièrement une scission de cette activité, ou sur sa volonté de se faire une place dans les services d'informatique en nuage ("cloud") sur lesquels des start-up comme Dropbox ou Evernote sont déjà bien installées.

(Nicolas Delame pour le service français, édité par Véronique Tison)