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Le nombre de salariés britanniques "zéro heure" en hausse

LONDRES (Reuters) - Le nombre de Britanniques déclarant être employés dans le cadre d'un contrat dit "zéro heure", c'est à dire sans garantie d'horaire ou de salaire minimal, a augmenté de près de 20% en un an, montrent des statistiques officielles publiées mercredi.

Ces contrats extrêmement flexibles sont particulièrement répandus dans les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration, des services aux personnes et de l'éducation, mais ils sont accusés d'entretenir la précarité.

L'Office national de la statistique (ONS) estime le nombre de personnes employées dans ce cadre à 744.000, soit 2,4% de la population active, au deuxième trimestre, contre 624.000 un an plus tôt.

Une partie de cette hausse pourrait être liée au fait que certaines personnes ont pris conscience du fait qu'elles étaient employées dans le cadre d'un contrat "zéro heure", explique l'ONS.

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En janvier, une étude de l'ONS avait conclu, en s'appuyant sur le nombre de contrats et non les déclarations des salariés, que le nombre d'emplois offert aux conditions "zéro heure" était stable autour de 1,5 million.

Le taux de chômage en Grande-Bretagne a baissé ces deux dernières années plus rapidement qu'ailleurs en Europe, revenant à 5,6%. Mais certains économistes expliquent ce recul avant tout par le développement des travailleurs indépendants et d'autres formes de travail sans garantie.

Les partisans des contrats "zéro heure" estiment qu'il offre aux employeurs une flexibilité nécessaire.

"Les contrats 'zéro heure' constituent un rappel douloureux du fait que le marché britannique du travail est à deux vitesses", a déclaré de son côté Frances O'Grady, la secrétaire général de la fédération syndicale Trades Union Congress, en réaction aux statistiques de l'ONS.

Selon l'institut de la statistique, 40% des signataires d'un contrat zéro heure disent souhaiter travailler davantage.

(David Milliken; Marc Angrand pour le service français)