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Le mur budgétaire, ou quand les marchés jouent à se faire peur

Fiscal Cliff- Yahoo! Finance

Fin 2012, un certain nombre d'incitations fiscales américaines doivent s'arrêter. Une échéance qui fait craindre le spectre de la récession.

Autant la nature a horreur du vide, autant les marchés financiers ont horreur de l'incertitude. Et en cette année 2012, on peut dire qu'ils auront été gâtés. Jusqu'à l'été, la crainte majeure a été celle d'un possible délitement de la zone euro. Rétrospectivement, on peut saluer la belle opération de communication de crise réussie par Mario Draghi, alias "Super Mario" qui vient de fêter sa première  année à la tête de la Banque centrale européenne. En qualifiant l'euro d' "irréversible", puis en se déclarant prêt à ouvrir à bloc les vannes du crédit si un état membre était en difficultés, il n'a certes pas résolu la crise, mais écarté, à partir de septembre, le spectre de l'éclatement de l'Europe. Et le regard des investisseurs s'est reporté ailleurs, notamment sur l'échéance de la présidentielle américaine.

Les "bonnes résolutions" de 2011 s'appliquent en 2013 !


Mais après la série de trois débats entre les candidats, le doute ne semblait plus permis. Depuis quelques semaines déjà, les analyses macroéconomiques qui circulaient tenaient généralement compte d'une hypothèse centrale... la victoire d'Obama. Mais pourquoi le Dow Jones a-t-il donc accueilli ce résultat sans surprise par un recul de 2,4% le lendemain ? Il ne faut pas y voir une quelconque bouderie à l'égard du président réélu mais bien un nouveau "glissement du regard" des marchés vers l'échéance suivante, attendu au 1er janvier prochain... le "fiscal cliff" (littéralement : falaise fiscale) ou mur budgétaire ! Par cette expression, il faut entendre la fin programmée, au 31 décembre prochain, d'une série d'exemptions fiscales décidées sous la présidence Bush en même temps que le début de coupes budgétaires. Ceci est la conséquence des décisions prises après les longues et difficiles négociations entre Démocrates et Républicains de l'été 2011, au moment où il avait fallu statuer sur le relèvement du plafond autorisé pour la dette publique américaine.

Un équilibre des forces qui devrait s'avérer salutaire

Il n'est pas étonnant que les marchés financiers s'inquiètent. Car cette valse-hésitation suivie par la planète entière avait eu pour conséquence directe, le 5 août 2011, la dégradation de la note financière de l'Etat américain par l'agence Standard & Poor's, et une chute conséquente des Bourses mondiales. Le problème qui se pose aujourd'hui est qu'une application "pure et dure" des décisions de 2011, à un moment où la croissance américaine est plutôt faiblarde, pourrait faire plonger brutalement la première économie mondiale en récession, avec des répercussions forcément planétaires. A ce titre, l'enseignement le plus important de l'élection américaine n'est pas forcément la reconduction - attendue - de Barack Obama, mais le fait que l'une des deux chambres du Congrès américain (le Sénat) reste de la même couleur politique que lui. C'est en quelque sorte un "équilibre de la terreur", face à une Chambre des représentants acquise aux Républicains : voilà qui plaide pour un compromis permettant de passer l'obstacle sans trop de dommages.

Des craintes à relativiser

Dans son scénario central, la société de gestion Janus Capital estime que le Congrès va s'arranger sur une application progressive des décisions pour amortir le choix, ce qui se traduirait par une croissance de 1,5% à 1,8% en 2013, dans la continuité de 2012. En théorie, une absence totale de compromis pourrait coûter 5 points de croissance aux Etats-Unis au premier semestre 2013. Mais cela reste à relativiser. Janus Capital note qu'une telle situation rendrait obligatoire une réaction politique et n'anticipe, au pire, qu'un déclin du PIB de 0,5% sur l'année 2013. De plus, la confiance économique des ménages américains est aujourd'hui nettement supérieure à ce qu'elle était mi-2011. Quoi qu'il en soit, les semaines qui nous séparent de la fin de l'année s'annoncent riches en âpres négociations.

Emmanuel Schafroth

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