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Microcrédit: pour qui ? pour quoi ?

Une réinsertion professionnelle réussie nécessite parfois un coup de pouce financier salvateur. C'est à ce genre de situation que le microcrédit, encore trop discret en France, trouve son utilité.

microcrédit-pièces de monnaie

On ne prête qu'aux riches ? Le microcrédit est là pour prouver le contraire. Cette discipline fut mise sous les feux de la rampe en 2006 lorsque sa figure emblématique, le bengladeshi Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen bank, obtint le prix Nobel de la paix. Elle consiste à octroyer des crédits d'un montant assez modeste à des personnes ne disposant pas d'une assise financière suffisamment solide pour accéder à un crédit bancaire classique, le plus souvent en lien avec un projet de réinsertion professionnelle.

Le microcrédit personnel... un micro-secteur !

On distingue les microcrédits personnels et professionnels. Dans le premier cas, il s'agit de crédits d'un montant compris entre 300 et 3.000 euros, accordé pour une durée maximale de 3 ans, systématiquement assortis d'un accompagnement du bénéficiaire dans son projet. Dans plus de 72% des cas, ils visent plus ou moins directement à favoriser un retour à l'emploi en finançant l'obtention du permis de conduire, l'achat d'un véhicule ou encore une formation diplômante. Ils peuvent aussi financer des frais relatifs au logement ou, plus rarement, à la santé. Si la production de microcrédits personnels progresse, les montants en jeu restent limités : à la fin de l'année 2011, l'encours total des microcrédits personnels s'établissait à 45,9 millions d'euros, selon le dernier rapport annuel de l'observatoire du microcrédit (Banque de France).

Un outil pour le financement des microentreprises

Car, dans le secteur, ce sont les microcrédits professionnels qui se taillent la part du lion : ils peuvent aller jusqu'à 25.000 euros et visent à faciliter la création, le rachat ou la consolidation de petites entreprises artisanales ou commerciales. Au total, on dénombrait à fin 2011 plus de 128.000 microcrédits professionnels, pour un montant total de 601,8 millions d'euros, soit un montant moyen prêté de près de 4.700 euros. Ces microcrédits professionnels sont accordés soit par des banques classiques soit par des associations spécialisées, exclusivement à ce que la réglementation européenne définit comme des microentreprises, c'est-à-dire des entreprises ayant moins de 10 salariés et dont le chiffre d'affaires ou le total du bilan ne dépasse pas 2 millions d'euros. Même avant la création du statut d'autoentrepreneur, qui a dopé le nombre d'entreprises unipersonnelles, les microentreprises représentaient quelque 96% des entreprises françaises, et environ 3,2 millions d'emplois. Autant dire que le microcrédit a un rôle potentiellement très important à jouer dans la redynamisation "par le bas" de l'économie, de par sa capacité à transformer des chômeurs, toujours plus nombreux à l'heure où la crise fait rage, en porteurs de projets. C'est d'autant plus vrai que, dans deux cas sur trois, les microcrédits professionnels sont des prêts d'honneur souvent accordés sans intérêt et prévoyant une possibilité de différer le remboursement. On parle alors de microcrédits "à caractère de fonds propres" : ils sont considérés comme des fonds dont l'entreprise va pouvoir bénéficier sur une assez longue période, ils permettent de lui apporter de la stabilité, ce qui lui permettra d'attirer d'autres crédits.

Les trois associations qui dominent le secteur

Qui accorde les microcrédits ? Il peut s'agir de banques classiques, mais si les établissements mutualistes (Caisses d'épargne, Crédit coopératif, Crédit Mutuel, Crédit agricole) ou la Banque postale sont les plus engagés sur le sujet. La banque publique OSEO peut aussi accorder des microcrédits.  Mais les principaux acteurs sont trois associations spécialisées : France active, France initiative et l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE). Ce triumvirat finance de l'ordre de 30.000 entreprises chaque année, ce qui a permis en 2011 de créer ou de consolider plus de 57.000 emplois.

Emmanuel Schafroth

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