Larcher craint "une situation comme la Grèce" sans maîtrise budgétaire

Stephane Lagoutte / Myop pour Challenges

Pour le président des Républicains au Sénat la France risque de connaître "une situation comme la Grèce" si elle ne maitrisait pas sa dépense publique, dans une interview à La tribune publiée jeudi.

"Il ne se passe pas un jour ou presque sans que le Président de la République n'annonce de nouvelles dépenses. Les économies sont malheureusement plus rares", a affirmé Gérard Larcher. Notamment sur les 2 milliards d'euros de baisses d'impôts d'ici 2027 promises lundi, "je m'interroge sur le financement d'une telle mesure", a-t-il ajouté dans une interview à La Tribune.

Estimant que "oui", Emmanuel Macron est le président le plus dépensier de la Ve République, le président du Sénat a regretté une hausse des dépenses publiques de 240 milliards pendant le premier quinquennat, et de 220 milliards prévue pour les cinq ans à venir. "La tendance est deux fois plus rapide que sous François Hollande. Il faut revenir à la raison", a-t-il estimé.

"Une situation comme la Grèce"

Sur ce sujet "la demande du Sénat est claire : il faut maîtriser la dépense publique, sans quoi nous risquons de connaître une situation comme la Grèce", qui avait connu une grave crise au tournant des années 2010, a assuré Gérard Larcher.

Affirmant qu'"en l'état actuel, nous ne voterons pas le projet de loi de programmation des finances publiques", il a réclamé "une trajectoire à la fois claire, ambitieuse et crédible de baisse du déficit public". Mais selon lui "la première réforme qu'Emmanuel Macron doit accomplir, c'est de changer sa façon de gouverner".

"Nous ne vivons pas une crise institutionnelle mais une crise politique" liée "bien sûr à l'absence de majorité à l'Assemblée nationale" mais aussi "au mode de gouvernance du chef de l'État et à sa verticalité", a-t-il estimé.

Alors que les élus LR s'apprêtent à déposer la semaine prochaine deux propositions de loi sur l'immigration, Gérard Larcher a estimé que sur ce sujet "tous les signaux sont au rouge. On ne peut plus attendre, nos capacités d'accueil sont saturées".

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"Le Président de la République le sait. La balle est dans son camp", a-t-il ajouté, assurant qu'"il n'est pas[...]

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