Quand « lanceur d’alerte » devient une esthétique
[Chronique] Un lanceur d’alerte, des photoshoots et des entretiens exclusifs dans les journaux internationaux : ces derniers mois, les révélations dans le monde de la tech semblent s’être uniformisées. Derrière des plans com’ nécessaires d’une presse qui a besoin de se mettre en scène pour se faire entendre, il y a également la question du retournement de veste de certains responsables, soudain reconvertis en témoins.
Vous lisez ici la version écrite de la chronique de nos journalistes dans l’émission Le Meilleur des Mondes de France Culture, le vendredi à 21h, dont Numerama est partenaire.
Et si l’on démystifiait la figure du lanceur d’alerte moderne ?
Je ne vous parle pas des Aaron Schwartz, Edward Snowden ou Chelsea Manning, mais des Mark, des Tristan, des Justin… Une nouvelle vague d’hommes (surtout) et de femmes (un peu) que l’on a vu sortir du bois ces dernières années. Leur créneau : dénoncer aujourd’hui avec force les outils qu’ils ont contribué à construire hier.
Tim Kendall, par exemple, a été en charge de la monétisation de Facebook et président de Pinterest. En 2020, il s’indignait dans le documentaire de Netflix, Derrière nos écrans de fumée : « Des sites comme Facebook, Snapchat, YouTube ont pour unique but de garder l’utilisateur le plus longtemps possible sur son écran. Ils veulent accaparer le maximum de temps et d’attention de chaque membre », l’entend-on asséner.