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L'Allemagne dément préparer un plan de soutien à Deutsche Bank

par Arno Schuetze

FRANCFORT (Reuters) - Le gouvernement allemand a démenti mercredi préparer un plan de sauvetage de Deutsche Bank, la première banque du pays, affaiblie par la menace d'une énorme amende aux Etats-Unis et dont la valeur boursière a chuté de près de 20% en moins de deux semaines.

Le groupe bancaire a par ailleurs conclu la vente d'une filiale d'assurance au Royaume-Uni pour environ 1,1 milliard d'euros, une cession qui lui permet de renflouer un peu son bilan.

A la Bourse de Francfort, le titre Deutsche Bank regagnait 3,13% en milieu de journée à 10,88 euros. Il accuse néanmoins depuis le début de l'année une baisse de 50%, qui a fait fondre sa capitalisation à moins de 15 milliards d'euros.

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La banque risque une amende de 14 milliards de dollars (12,5 milliards d'euros) par la justice américaine et ce litige a brutalement ravivé les craintes sur sa santé financière, qui se sont étendues à une partie du secteur bancaire en Europe et aux Etats-Unis.

Le ministère des Finances a démenti un article de l'hebdomadaire Die Zeit selon lequel les autorités ont commencé à échafauder un plan de sauvetage dans l'éventualité où Deutsche Bank serait incapable de lever seule les capitaux nécessaires pour couvrir le coût du litige américain.

Selon Die Zeit, qui ne cite pas ses sources, l'Etat fédéral pourrait aller jusqu'à prendre une participation directe de 25% au capital en cas d'extrême urgence.

Le gouvernement, précise l'article, continue d'espérer que Deutsche Bank n'aura pas besoin de l'aide de l'Etat.

"L'article est faux", a écrit dans un courriel une porte-parole du gouvernement. "Le gouvernement fédéral ne prépare aucun plan d'aide; il n'y a aucune raison de spéculer à ce sujet."

LE GROUPE DÉMENT AVOIR DEMANDÉ L'AIDE DE BERLIN

Deux sources proches du dossier ont déclaré à Reuters que la BaFin, l'autorité de tutelle du secteur bancaire allemand, ne travaillait pas non plus à un plan d'urgence.

Un porte-parole de Deutsche Bank a lui aussi démenti l'article de Die Zeit et il a renvoyé à l'entretien donné au grand quotidien Bild par le président du directoire, John Cryan, un Britannique.

"Je n'ai à aucun moment demandé de l'aide à la chancelière et je n'en ai pas davantage évoqué l'idée", a déclaré l'homme fort du groupe. "Formuler une telle requête serait hors de question pour nous."

Le magazine allemand Focus a rapporté le week-end dernier qu'Angela Merkel avait rencontré John Cryan cet été et lui avait fait savoir qu'il ne pouvait pas attendre d'aide de Berlin pour régler ses problèmes avec le département de la Justice des Etats-Unis (DoJ).

John Cryan a aussi exclu, dans l'entretien à Bild, de procéder à une augmentation de capital.

Les banques allemandes souffrent de la faiblesse des taux d'intérêt, qui les oblige à chercher de nouvelles sources de revenus en répercutant une partie de leurs coûts sur leurs clients entreprises et en relevant les tarifs pour les particuliers.

Deutsche Bank, également très présente sur les marchés financiers internationaux, est en outre engagée dans un vaste plan de restructuration de ses activités, qui prévoit quelque 9.000 suppressions de postes sur un effectif d'environ 100.000 personnes.

D'AUTRES LITIGES EN SUSPENS

Le groupe ne remet pour autant pas en question sa présence forte dans la banque d'investissement, qui l'a conduit à être classé par le Fonds monétaire international (FMI) comme la plus risquée des grandes banques mondiales.

La gouverneure adjointe de la Banque d'Angleterre, Minouche Shafik, a toutefois réfuté mercredi toute comparaison avec le cas de Lehman Brothers, dont la faillite en septembre 2008 avait déclenché la crise financière mondiale.

"Beaucoup de banques ont du mal à se réformer et à transformer leur modèle économique", a-t-elle dit à Londres. "Je crois que la banque d'investissement est le marché le moins rentable en ce moment."

C'est dans le cadre de son plan de restructuration que Deutsche Bank a annoncé mercredi la vente de l'assureur-vie britannique Abbey Life au groupe Phoenix pour 935 millions de livres (1,1 milliard d'euros).

Cette cession, qui intervient après celle de plusieurs autres actifs, comme la participation de dans le chinois Huaxia, se soldera dans ses comptes par une perte avant impôt de 800 millions d'euros mais aussi par une amélioration de 10 points de base du ratio de solvabilité.

Les analystes de Goldman Sachs ont estimé mercredi que le litige américain, toujours en cours de négociation, pourrait coûter au final 2,8 à 8,1 milliards de dollars. D'autres pensent que toute amende supérieure à cinq milliards nécessiterait une augmentation de capital.

Les provisions pour litiges du groupe s'élévaient à 5,5 milliards d'euros fin juin mais le dossier américain, qui porte sur des produits adossés à des prêts immobiliers commercialisés avant la crise financière, n'est pas le seul qui le menace: il reste soupçonné de manipulation des taux de change, visé par une enquête sur des transactions suspectes en Russie et cité dans un dossier de blanchiment d'argent présumé.

(Avec Matthias Sobolewski, Jonathan Gould, Noor Zainab Hussain et Anjuli Davies; Wilfrid Exbrayat et Marc Angrand pour le service français, édité par Bertrand Boucey)