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L'AG de Renault écarte la résolution sur les droits de vote simple

Le PDG de Renault Carlos Ghosn. Les actionnaires de Renault ont rejeté jeudi une résolution instaurant le principe "une action une voix", défendue par Carlos Ghosn mais contestée par l'Etat français, principal actionnaire du constructeur automobile. /Photo prise le 12 février 2015/REUTERS/Christian Hartmann

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Les actionnaires de Renault ont rejeté jeudi une résolution instaurant le principe "une action une voix", défendue par le PDG Carlos Ghosn mais contestée par l'Etat français, principal actionnaire du constructeur automobile.

La 12e résolution, objet d'un bras de fer public entre le conseil d'administration de Renault et l'Etat depuis le 8 avril, a été rejetée car elle n'a pas réuni les deux-tiers des voix nécessaires pour être adoptée. Elle a recueilli 60,53% des voix pour et 39,39% des voix contre.

Ce rejet était prévisible, l'Etat français ayant porté ce mois-ci sa participation dans Renault à près de 20% afin de pouvoir bloquer la résolution et de permettre l'application de la loi Florange sur les droits de vote doubles.

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L'Etat compte ainsi renforcer son influence au sein de Renault, même s'il prévoit de revenir à 15% du capital une fois l'AG passée.

Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron s'est félicité du rejet de la résolution par les actionnaires et a réaffirmé que l'Etat n'entendait pas descendre en deçà de 15% du capital du constructeur automobile.

"Il important que l’Etat qui est un actionnaire de long terme de Renault, puisqu’il est au capital depuis 1945, qui a accompagné l’entreprise durant la crise, qui avait encore plus de 40% à la fin des années 1990, se voie reconnaître ces droits de vote doubles pour la participation qui est la sienne et en l’espèce les 15% qu’il détient durablement", a déclaré le ministre.

"L'Etat n'ira pas en-dessous du niveau de participation qu’il avait il y a quelques semaines."

Cette décision risque toutefois de fragiliser l'alliance entre Renault et Nissan, le groupe japonais, autre grand actionnaire de Renault, étant lui dépourvu de droits de vote.

Carlos Ghosn et un des représentants de l'Etat ont cherché jeudi à dédramatiser le sujet au cours de l'assemblée générale qui s'est déroulée au Carrousel du Louvre, à Paris.

Le PDG de Renault a déclaré tout d'abord qu'au-delà du débat actuel sur les droits de vote doubles, l'essentiel était de "converger sur le fond".

"Il y a eu des débats au sein du conseil d'administration de Renault (...) je peux vous dire que ça se passe en toute civilité, il n'y a pas d'esprit de conflit larvé", a-t-il déclaré en réponse à une question d'un actionnaire.

"Il peut y avoir des différences de point de vue, il y a eu beaucoup de débats autour de la résolution 12. Ce qui est important, c'est que nous convergions sur le fond."

Carlos Ghosn a accéléré l'an dernier le rapprochement entre Renault et Nissan, avec quatre directions communes et un accroissement des synergies annuelles.

Il a répété jeudi que son objectif était d'inscrire l'alliance dans le trio de tête des constructeurs automobiles mondiaux, alors que Renault-Nissan vient actuellement en 4e position.

Cette accélération suscite des craintes côté français, Nissan pesant désormais près du double des ventes de Renault et l'ingénierie du groupe français estimant que le fonctionnement de l'alliance est de plus en plus favorable à ses homologues nippons.

"Renault est un acteur capital de la filière automobile française, qui dépasse largement l'entreprise en elle-même, qui innerve tout le tissu industriel français, qui joue un rôle très important dans l'économie française, au-delà de sa simple perception en tant qu'entreprise automobile", a déclaré Régis Turrini, le directeur général de l'Agence des participations de l'Etat, qui est l'un des deux administrateurs de l'Etat, dans un film de présentation projeté aux actionnaires.

"Je souhaiterais être un pont entre l'entreprise et son actionnaire étatique (...) que l'entreprise le comprenne mieux, et inversement que l'Etat comprenne mieux ce que sont les motivations de la direction générale et le management de l'entreprise, ses préoccupations industrielles", a-t-il ajouté.

A l'issue de l'AG, la femme de l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, l'avocate Cherie Blair, fera son entrée au conseil d'administration de Renault en tant que membre indépendante.

La résolution consultative sur le salaire de Carlos Ghosn, objet d'une controverse chaque année et porté à 7,2 millions au titre de 2014, a recueilli quant à elle une majorité de voix: 58,33% de voix pour, et 41,57% contre.

(Avec Jean-Baptiste Vey, édité par Matthieu Protard)