Et si l'affaire Palmade permettait de dégonfler l'image de "coolitude" de la cocaïne
EDITO - L'affaire "Palmade", ce sont des vies brisées et une responsabilité. Mais l'affaire "Palmade" met aussi en lumière l'accélération de l'usage de la cocaïne et la banalisation sociale du risque pour soi et pour les autres au nom de l’expérience "cool", souligne notre éditorialiste Guillaume Malaurie.
L’affaire "Palmade", ce sont d’abord des vies physiquement saccagées et estropiées. Un enfant de six ans défiguré, son père disloqué et mutilé à vie, une future maman enceinte de sept mois dévastée par la perte de son bébé… C’est ensuite une responsabilité avérée, celle de Pierre Palmade, le conducteur du véhicule qui avait consommé de son propre aveu de la cocaïne et une autre substance de synthèse. Palmade relève donc d’une information judiciaire pour "homicide involontaire ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois et pour usage de stupéfiants commis en récidive légale". En clair, Pierre Palmade est passible de dix à vingt ans de prison.
En apparence, tout serait à peu près clair. Et pourtant les réseaux sociaux grondent de colères qui exigent une sévérité de traitement à proportion de la notoriété de l’humoriste. Pour beaucoup de twittos, les stars médiatiques seraient soumis à un impératif d’exemplarité. Et tout manquement de leur part serait un facteur aggravant en matière criminelle et pénale. "Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir", écrivait La Fontaine dans sa fable Les animaux malades de la peste en pensant aux injustices faites aux misérables.
Responsabilité et culpabilité
Que le traitement pénal puisse être a priori plus lourd pour les puissants parce qu’ils sont puissants reste, rappelons-le, tout aussi attentatoire au principe cardinal d’égalité face au Droit: la clé de voûte de la Révolution française.
Une clé de voûte manifestement vermoulue. Ainsi, les réseaux sociaux se sont-ils immédiatement enflammés suite à la décision du juge des libertés ne pas suivre la réquisition du Parquet ordonnant la détention pure et simple de Pierre Palmade. Le fait qu’il soit finalement assigné à résidence dans un service hospitalier d’addictologie avec un bracelet électronique serait aux yeux de beaucoup une mesure de faveur. La preuve d’une justice premium.
La vérité, c’est que les [...]
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