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Lafarge et Holcim discutent d'un nouveau rôle pour Lafont

Lafarge et Holcim discutent désormais de tous les sujets pour tenter de sauver leur projet de fusion, y compris de la possibilité que Bruno Lafont, PDG du cimentier français, joue un autre rôle au sein du futur LafargeHolcim, a-t-on appris mercredi de sources proches du dossier. /Photo d'archives/REUTERS/Christian Hartmann

par Gilles Guillaume et Leila Abboud et Matthieu Protard

PARIS/ZURICH (Reuters) - Lafarge et Holcim vont réunir à nouveau mercredi soir leurs conseils d'administration pour tenter de sauver le projet de fusion entre les deux groupes, en proposant notamment que le PDG du cimentier français Bruno Lafont ne devienne pas DG de LafargeHolcim, mais seulement coprésident, a-t-on appris de plusieurs sources au fait de la situation.

Selon ces sources, Jean-Jacques Gauthier, actuel directeur financier de Lafarge, pourrait être proposé à la place comme directeur général du groupe issu de la fusion.

"Rien n'est encore totalement décidé", a précisé une des sources. "Les discussions se poursuivent."

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Dans le projet initial de "fusion entre égaux" présenté le 7 avril 2014, le PDG de Lafarge devait devenir DG du nouveau groupe combiné, tandis que la présidence allait au président d'Holcim, Wolfgang Reitzle. Mais le choix de Bruno Lafont est devenu un point de blocage pour certains côté suisse.

"La question n'est pas celle de l'équilibre de la fusion, la question est celle d'une personne", a indiqué une source proche d'Holcim.

Dimanche, le cimentier suisse a demandé à Lafarge la renégociation de leur accord de fusion sur des questions de parité et de gouvernance. Lundi, Lafarge s'était dit prêt à revoir les termes financiers de l'opération, mais pas davantage.

"Les discussions se poursuivent tous azimuts, sur la parité et la gouvernance", a déclaré une des sources, estimant qu'un accord satisfaisant les deux parties pourrait être trouvé et annoncé d'ici mercredi soir ou jeudi matin.

Lafarge et Holcim ont refusé de faire un commentaire.

Dans la perspective d'une sortie de crise, l'action Lafarge a clôturé en hausse de 5,45% à 62,67 euros, plus forte progression de l'indice SBF 120, tandis qu'Holcim s'est adjugé 2,74% à 75,00 francs suisses.

"A nos yeux, les conseils d'administration ne doivent pas seulement présenter un front uni, mais aussi convaincre des actionnaires indépendants clés (...) afin de remettre le projet sur des rails et offrir une issue plus prévisible au marché", souligne Bernstein dans une note.

QUELLE NOUVELLE PARITÉ?

Les deux cimentiers ont déjà tenu chacun mardi un conseil d'administration pour tenter de trouver un terrain d'entente et sauver une opération qui devait aboutir, d'ici l'été 2015, à la création d'un nouveau géant mondial du ciment, du béton et des granulats.

Sur la parité d'une action Holcim pour une action Lafarge, le groupe suisse aimerait un rééquilibrage à 0,875 action Holcim pour chaque action Lafarge, tandis que Lafarge serait prêt à aller jusqu'à 0,93, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Même si Holcim devait détenir 53% de LafargeHolcim, et Lafarge 47%, avec la parité de départ, la fusion d'avril 2014 prévoit un partage exact des pouvoirs au conseil d'administration, avec sept membres représentant chacun des deux cimentiers.

Bruno Lafont, 58 ans, dirige depuis 2007 le groupe Lafarge au sein duquel il a fait l'essentiel de sa carrière. Diplômé de HEC et de l'ENA, il a été l'un des principaux artisans de la fusion avec Holcim, destinée à compenser grâce à la complémentarité des deux groupes une conjoncture économique morose en Europe et volatile sur plusieurs marchés émergents.

Malgré le rôle important qu'il a joué dans la genèse de l'opération, plusieurs voix se sont élevées côté suisse pour mettre en doute sa capacité à délivrer par la suite les synergies promises grâce au nouveau groupe.

Jean-Jacques Gauthier, 55 ans, a lui rejoint Lafarge en 2001. Après des études de droit et d'économie, il a travaillé chez Arthur Young, Matra et Astrium.

Si les grandes lignes d'un accord étaient trouvées mercredi soir, le compromis tomberait à temps avant l'assemblée générale, du groupe irlandais de matériaux de construction CRH, qui doit se prononcer jeudi sur le rachat de 6,5 milliards d'euros d'actifs que Lafarge et Holcim cèdent dans le cadre de leur fusion.

Les deux cimentiers ont conclu ces désinvestissements pour faciliter notamment le feu vert européen à leur projet, mais la vente à CRH reste conditionnée à la réussite de leur mariage.

(Avec Oliver Hirt à Zurich et Anjuli Davies à Londres, édité par Jean-Michel Bélot)