Les laboratoires Boiron augmentent leur dose d'innovation et bouclent une bonne année 2022
Après trois années difficiles, le champion français de l'homéopathie a renoué avec la croissance en 2022. Les résultats annuels doivent être publiés ce mardi 21 mars, mais le groupe pharmaceutique a déjà annoncé un rebond de 17,4% de son chiffre d'affaires par rapport à 2021. Son remède? Une diversification accrue de ses activités, à la faveur notamment de l'épidémie de Covid-19.
En clôturant son exercice 2022, le leader mondial de l'homéopathie fondé en 1932 par les frères Jean et Henri Boiron, détenu à 69,7% par la famille, célèbre autant son 90e anniversaire que sa guérison. Boiron, qui publie ses résultats annuels ce mardi 21 mars, a déjà annoncé un rebond de 17,4% de son chiffre d'affaires par rapport à 2021, à plus de 534 millions d'euros. Dont 261 millions en France (+ 9,4%).
Un soulagement pour Valérie Lorentz-Poinsot, sa directrice générale, qui devrait confirmer "une hausse significative du résultat opérationnel".
Plan d'économies brutal
Le laboratoire lyonnais revient de loin. En 2019, en pleine polémique lancée par des médecins sur l'efficacité de l'homéopathie, l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn avait acté la fin du remboursement de ces traitements par l'Assurance maladie à compter de 2021. Un coup dur pour Boiron, qui contrôle près de 90% du marché français, devant Rocal (filiale de Lehning) et Weleda, avec ses médicaments présentés en tubes de granules sous leur nom latin (Arsenicum album, Apis Mellifica et autres Nux Vomica) et ses produits de spécialités bien installés dans les armoires à pharmacie familiales. En 2021, son chiffre d'affaires était tombé à 455,20 millions, contre 604 millions en 2018. Son cours de Bourse s’est écroulé : d’environ 75 euros début 2018, le titre s’échange autour de 42 euros aujourd’hui, après un creux autour de 30 euros courant 2019…
Les ventes des produits lancés par Boiron depuis 2020 ont généré 77,6 millions d'euros l'année dernière.
"Nous ne dispensons presque plus de granules, car les médecins ont arrêté d'en prescrire", confirme Pierre-Olivier Variot, pharmacien et président du syndicat professionnel Uspo. Les spécialités d'automédication stars, comme l'anti-inflammatoire Arnica, l'antirhume Oscillococcinum ou le traitement de l'anxiété Sédatif PC, n'ont pas été épargnées. "Il y a aussi eu l'effet de la disparition des maladies hivernales durant l'épidémie de Covid, relève Aurélien Be[...]
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