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La Grèce veut des discussions immédiates avec la troïka

Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis. La Grèce a demandé vendredi dans une lettre aux pays de la zone euro l'ouverture immédiate de discussions techniques avec ses créanciers internationaux à propos d'un premier train de réformes censé lui permettre de recevoir de nouveaux crédits. /Photo prise le 4 mars 2015/REUTERS/Alkis Konstantinidis

par Alastair Macdonald

BRUXELLES (Reuters) - La Grèce a demandé vendredi dans une lettre aux pays de la zone euro l'ouverture immédiate de discussions techniques avec ses créanciers internationaux à propos d'un premier train de réformes censé lui permettre de recevoir de nouveaux crédits.

Cette lettre, qui détaille aussi les réformes que le nouveau gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras se dit prêt à engager, doit être discutée par les ministres des Finances de la zone euro, l'Eurogroupe, lundi lors de leur prochaine réunion à Bruxelles.

"Je vous écris maintenant (...) pour vous transmettre l'opinion du gouvernement grec selon laquelle il est nécessaire d'entamer immédiatement les discussions entre notre équipe technique et celle des institutions", déclare le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, dans une lettre au président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

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Cette demande marque un assouplissement de la position de la Grèce qui avait jusqu'ici refusé de discuter de la mise en oeuvre des réformes avec la "troïka", les trois institutions qui la supervisent jusqu'ici dans le cadre de ses plans de sauvetage : la Banque centrale européenne (BCE), la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI).

La Grèce, qui doit rembourser des prêts dans les prochaines semaines et les prochains mois, est à court d'argent. Elle a un besoin urgent des crédits de la zone euro pour éviter la faillite.

Dans sa lettre, Varoufakis propose que les discussions aient lieu à Bruxelles, ce qui éviterait aux yeux du public l'image d'abandon de souveraineté représentée par les visites des représentants de la troïka à Athènes ces cinq dernières années.

Les ministres des Finances de la zone euro ont donné au nouveau gouvernement grec jusqu'à la fin avril pour mettre en oeuvre les mesures que le précédent gouvernement conservateur avait acceptées en échange des prêts.

Après cela, la Grèce aura deux mois, jusqu'à la fin juin, pour négocier avec ses créanciers la façon dont elle sera financée par la suite.

SEPT REFORMES

Dans sa lettre, Varoufakis explique que la Grèce ne veut pas attendre jusqu'à avril pour entamer les discussions et veut que le nouvel accord de financement soit appelé "Contrat pour la reprise et la croissance de l'économie grecque".

Il cite sept réformes susceptibles de fournir une base aux discussions techniques avec la troïka.

La Grèce veut notamment activer le Conseil fiscal, une institution dont le principe a été voté mais qui n'a jamais été mise en oeuvre. Cet organisme indépendant serait chargé de suivre la politique de l'Etat en matière de finances publiques.

Divers plafonds seraient introduits pour limiter les dépenses de l'Etat.

La fraude fiscale étant répandue en Grèce, le ministre des Finances propose d'engager un grand nombre d'inspecteurs non professionnels pour une période de deux mois. Ces inspecteurs seraient par exemple des étudiants, du personnel de maison ou même des touristes.

"La nouvelle même que des milliers de simples observateurs sont partout, portant sur eux du matériel d'enregistrement audio et vidéo pour le compte des autorités fiscales, est susceptible de changer très vite ces pratiques", assure Varoufakis.

Le gouvernement se montre aussi plus réaliste au sujet des arriérés d'impôts dus par les Grecs. Ils se montent à 76 milliards d'euros, selon l'évaluation donnée dans la lettre, dont 23,56 milliards datent d'avant 2009.

Mais seulement 8,9 milliards sur ces 76 milliards sont susceptibles d'être récupérés pour l'instant, estime Varoufakis.

La Grèce propose aussi de taxer les paris en ligne, de réduire la bureaucratie, mais maintient un budget pour l'aide aux plus pauvres.

Si le gouvernement Tsipras parvient à conclure, c'est-à-dire à mettre en oeuvre les réformes acceptées par le précédent gouvernement conservateur, il pourrait obtenir un prêt d'1,8 milliard d'euros restant sur le plan de sauvetage en cours. Ce plan se monte au total à 240 milliards d'euros.

En outre, la Grèce pourrait obtenir le profit de 1,9 milliard d'euros que la BCE a réalisé en achetant des obligations grecques.

Enfin, les banques grecques seraient à nouveau autorisées à se financer auprès de la BCE aux conditions du marché.

(Danielle Rouquié pour le service français)