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La Grèce souffle le chaud et le froid

par Lefteris Papadimas et Jan Strupczewski

ATHENES/BRUXELLES (Reuters) - La Grèce a alterné optimisme et avertissements mardi face à ses interlocuteurs de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI), desquels elle tente d'obtenir de nouveaux financements pour éviter un défaut sur sa dette.

Son ministre des Finances Yanis Varoufakis, venu à Paris puis à Bruxelles, a déclaré s'attendre à ce que l'Eurogroupe, qui se réunira lundi prochain, prenne acte de nouveaux progrès vers un compromis, ce qui ouvrirait la voie au versement d'aides financières.

"Nous aurons certainement une discussion très fructueuse le 11 mai, qui confirmera les grands progrès que nous avons accomplis et qui marquera une nouvelle avancée, une nouvelle étape dans la direction d'un accord définitif", a-t-il dit à des journalistes après un entretien avec le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Pierre Moscovici.

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Ce dernier a toutefois souligné que la zone euro ne discuterait d'un financement à long terme qu'une fois conclu un accord sur un plan détaillé de réformes en Grèce.

"Ce sujet ne peut être débattu qu'une fois que nous nous serons mis d'accord sur un programme de réformes qui, je l'espère, sera cohérent, détaillé, complet et qui permettra à l'économie grecque de se redresser", a-t-il déclaré.

Ses propos semblent fermer la porte à l'espoir grec de sauter l'étape d'un accord intérimaire sur les réformes au profit d'une négociation globale sur un nouvel allégement de la dette.

L'incertitude politique a par ailleurs conduit la Commission européenne à diviser par cinq sa prévision de croissance économique pour cette année, à 0,5% seulement contre 2,5% prévu il y a encore trois mois.

Ces nouvelles, et un article du Financial Times -- démenti par Berlin -- selon lequel le FMI a menacé de couper les vivres à Athènes en l'absence d'une restructuration de la dette, ont favorisé un repli marqué de la Bourse d'Athènes, qui a perdu 3,85% sur la journée, et des autres marchés européens.

UN COMPROMIS TOUJOURS HYPOTHÉTIQUE

En coulisses, les discussions techniques se poursuivent entre la Grèce, le FMI, la Commission et la Banque centrale européenne (BCE), sans que rien ne témoigne d'avancées notables.

A Athènes, une source gouvernementale a déclaré que son pays avait fait "des concessions importantes" et imputé le blocage des pourparlers à "de graves désaccords entre le FMI et l'UE".

Le FMI reste inflexible sur les réformes du marché du travail et des retraites, tandis que la priorité de la Commission européenne est l'excédent primaire, a précisé ce haut fonctionnaire. Le FMI est également favorable à l'effacement d'une partie de la dette grecque pour qu'elle soit gérable mais l'UE est opposée à une telle mesure, a-t-il ajouté.

"Dans ce contexte, il ne peut pas y avoir de compromis. La responsabilité en incombe uniquement aux institutions et à leur coordination déficiente."

On ignorait dans l'immédiat si ces déclarations traduisaient un blocage réel ou si elles visaient à préparer l'opinion publique grecque à de nouvelles concessions.

Un porte-parole du FMI a démenti que le Fonds ait poussé à un effacement d'une partie importante de la dette à la réunion des ministres des Finances de la zone euro à Riga le 24 avril.

Le vice-Premier ministre Yannis Dragasakis, lui, s'est rendu à Francfort pour y rencontrer le président de la BCE Mario Draghi dans l'espoir de le convaincre d'augmenter une nouvelle fois le montant des liquidités fournies aux banques grecques, indispensables au succès des émissions de bons du Trésor d'Athènes.

La question sera mercredi à l'ordre du jour de la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE et selon plusieurs sources au sein de l'institution, les "durs" du Conseil emmenés par l'Allemagne plaident pour un durcissement des critères de garantie exigés des banques helléniques.

Une source a toutefois dit ne pas s'attendre à un changement marquant de la position du Conseil, qui risquerait d'avoir des répercussions immédiates sur le système bancaire.

Athènes a par ailleurs fait un geste de bonne volonté, un haut responsable des privatisations assurant que le gouvernement était prêt à conclure un accord définitif sur la concession au groupe allemand Fraport de deux aéroports et la réouverture de l'appel d'offres pour la majorité du port du Pirée.

(avec Philip Blenkinsop et Paul Taylor à Bruxelles, Karolina Tagaris et Deepa Babington à Athènes, Elvira Pollina à Milan et Anna Yukhananov à Washington, Marc Angrand et Juliette Rouillon pour le service français)